Les organisations des médias tchadiens dans un communiqué conjoint demandent à la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama) de lever la suspension du journal Le Visionnaire et rappellent que les médias en ligne, conformément à l’article 25 de loi 031, sont autorisés à utiliser des canaux audiovisuel.
Le 4 octobre 2024, la Hama a infligé au Journal Le visionnaire une suspension de 3 mois, après une plainte du ministre de l’aménagement du territoire.
Les organisations des médias tchadiens, engagées pour une information libre et indépendante, appellent la Hama à reconsidérer sa décision de suspendre le journal Le Visionnaire, qu’elles estiment contraire aux dispositions de la loi 031 sur le régime de la presse et rappellent que les médias en ligne, conformément à l’article 25 de loi 031, sont autorisés à utiliser des canaux audiovisuel.
Par ailleurs, les organisations des médias tchadiens s’indignent des sorties hasardeuses du président de la Hama depuis le déclenchement du processus électoral. Pour elles, ces interventions, perçues comme une tentative d’intimidation, « suscitent des préoccupations au sein de la presse ».
Tout en reconnaissant le rôle régulateur légitime de la Hama, les organisations des médias tiennent à rappeler l’importance d’une gestion impartiale et respectueuse des institutions médiatiques. « La liberté de la presse est un pilier fondamental de notre démocratie, et toute décision affectant les médias doit être fondée sur une application stricte des lois, sans tomber dans des pratiques de favoritisme ou de contrôle excessif. Nous encourageons , un dialogue constructif et une relecture apaisée des textes législatifs pour éviter toute tension inutile et demandons à la Hama de lever la suspension du journal Le Visionnaire et de faire une déclaration pour revenir sur sa décision dans un bref délai », déclarent-elles dans le communiqué.
Les organisations des médias tchadiens exigent également que, «les menaces pesant sur les médias en ligne soient retirées et que la Hama s’en tienne strictement aux dispositions légales ». A défaut, poursuivent-elles, « Nous nous réservons le droit d’explorer toutes les voies légales pour défendre la liberté de la presse et protéger les droits des acteurs médiatiques du Tchad ».