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Tchad : la malnutrition aiguë globale est passée de 8,6% en 2022 à 11% en 2023

Tchad : la malnutrition aiguë globale est passée de 8,6% en 2022 à 11% en 2023 1

Dans le cadre du  projet “Confluence 2 ”, l’Ong Action contre la faim (Acf) et ses partenaires dont le ministère de la femme et de la petite enfance et l’agence française de développement mettent en exergue à travers un atelier, le rôle du genre dans la sécurité nutritionnelle au Tchad.

C’est  sous le thème «  la prise en compte du genre et de la protection au sein des organisations et dans la  mise en œuvre  des projets pour  pour une sécurité nutritionnelle au Tchad » que la Ministre d’Etat, ministre de la femme et de la petite enfance, Amina Priscille Longoh  a ouvert les travaux de cet atelier  ce 24 août 2024 (ils se poursuivront jusqu’au 30 août) au centre Béthel de Bakara.

Pour le Directeur  pays adjoint d’Acf,Abdi Minami, c’est un atelier de partage d’expériences sur l’intégration du genre dans la programmation et la mise en œuvre des projets en vue d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Tchad. « Il a pour but de permettre aux acteurs de s’outiller sur les questions fondamentales relatives au genre et a la contribution des femmes a la sécurité alimentaire durable », indique-t-il.

Selon les chiffres des Nations unies, le Tchad figure parmi les pays les plus durement touchés par les effets du changement climatique, ce qui entraîne la baisse continue des rendements agricoles, qui impact durement sur sa situation alimentaire et nutritionnelle des populations. Les chiffres sont alarmant : « la prévalence de la malnutrition aiguë globale est passée de 8,6% en 2022 à 11% en 2023(dépassant le seuil d’alerte de 10% en 2023 fixé par l’Oms) », rapporte  Sophie Keres qui  représentait a cette cérémonie, le Coordonnateur résident du système des Nations unies au Tchad .Le tableau qu’elle dépeint est sombre : « entre 2021 et 2023,le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë modéré a augmenté de 30%, passant de 3,6millions à 4,7 millions tandis que celui des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère est passé de 1,3 millions à 1,5 millions. De plus, la prévalence de l’insécurité alimentaire modéré est passé de 39,7%en 2021 à 48,7% en 2023 », mentionne Sophie Keres pour qui, cet atelier est une opportunité pour les acteurs du secteur.

Dans son discours d’ouverture ,la Ministre d’Etat de, ministre de la femme et de la petite enfance, pointe du doigt la question de  l’inégalité de genre qui est selon elle, « un facteur aggravant de la situation nutritionnelle caractérisée par le faible accès des femmes aux moyens de productions que sont la terre, les intrants et les équipements, les technologies ». « Il ne faut pas non plus perdre de vue l’effet de certaines normes sociales qui entretiennent des tabous alimentaires privant les femmes et les enfants des nutriments essentiels à leurs protection et à leur croissance », ajoute Amina Priscille Longoh.

Abgue Boukar Christophe