Edito : 2018 de nos espérances
Plus que quelques jours et on aura passé le cap d’une nouvelle année. Un cap que beaucoup souhaitent franchir rapidement tant 2017 a été éprouvant. Plombé par la chute des cours du brut mais surtout la mauvaise gestion des revenus engrangés pendant les années fastes, le gouvernement a soumis le pays à la diète.
Courant 2017, l’administration publique a tourné au ralenti en raison des grèves à répétions mais aussi fautes de crédits pour fonctionner simplement. On en est arrivé à rendre la justice payante alors que l’accès à la justice est garanti par les textes fondamentaux de la République. Pour obtenir justice, les compatriotes sont obligés de payer le déplacement des forces de l’ordre, la photocopie des dossiers. Des gestes qui ouvrent les portes à la corruption, principale gangrène de notre justice qui est devenue selon un connaisseur de la maison une bombe à retardement pour la société tchadienne. C’est dire si le Tchad n’est pas devenu un Etat failli avec des institutions qui ne jouent pas leurs rôles.
En vérité, le problème n’est pas dans la conception des institutions mais des hommes qui les animent. Dépourvus de pouvoir ou incapables de s’assumer, ils ont contribué à la désaffection des citoyens vis-à-vis du service public. Qu’il s’agisse de la justice, des services de santé, des médias d’Etats, les tchadiens ne croient plus en la signature publique. Une attitude qui n’est pas nouvelle mais qui s’est renforcée au cours de cette année.
Et c’est dans ces circonstances que le gouvernement s’apprête à organiser début 2018 un forum sur les institutions avec pour finalité la modification de la Constitution. On recommencera un nouveau cycle dans lequel le chef de l’Etat pourra, à nouveau, prétendre à deux septennats. C’est le vrai projet que cache la réforme contre lequel de nombreux compatriotes sont vent-debout parce qu’il propose une nouvelle carte administrative contraire à la logique.
2018 sera aussi marqué dès le 1er janvier par une augmentation des taxes sur le carburants et autres produits de première nécessité. C’est dire que non seulement, les revenus ne vont pas augmenter, mais la pression fiscale va s’accroitre sur une population à qui, on demandera peut-être d’entériner une nouvelle constitution. Jusqu’à quand le peuple Tchadien continuera à subir ?
En attendant, reste à prier pour que les cours du brut qui relèvent la tête remontent un peu plus, que les négociations avec le créancier Glencore aboutissent pour que les hôpitaux et palais de justice reçoivent des médicaments, du carburant et le nécessaire pour fonctionner. Reste aussi à prier pour que les Tchadiens, éternels apathiques sortent enfin de leur torpeur pour dire non à un gouvernement adepte de l’unilatérisme pour que n’aboutisse pas le projet de réforme qui est inutile et que cessent l’arbitraire et l’injuste. C’est notre espérance pour 2018.
BONNE ET HEUREUSE ANNEE.
La Rédaction