Étalés sur des sacs à même le sol où sur des tables, les épis de maïs sont de retour dans les marchés. Passés légèrement à la braise , ils éveillent les papilles gustatives des ndjamenois dans certains carrefours .
En cette période d’été à N’Djamena , le maïs grillé est l’aliment le plus prisé par la population . Consommé partout , en circulation ou à la maison, le prix de l’épi varie entre 200 fcfa et 300 fcfa, selon la grosseur. « Moi j’adore le maïs surtout quand c’est grillé. Je ne sais pas ce qui peut m’empêcher de manger au moins un épi grillé chaque soir. je mange ça pour le plaisir pas parce que j’ai faim », affirme Souleymane, rencontré au quartier Ndjari. « Pour moi qui ai grandi au village, c’est avec ça que ma maman m’a élevé . Étant en ville quand la saison arrive comme ça, je ne manque pas d’en manger de temps en temps parce que ca me rappelle le passé», renchéri Crispin ,nostalgique.
Il est 11 heures ce jeudi 25 juillet 2024, non loin du rond-point du pont à double voies. Sous un ciel nuageux, assise sur un tabouret, derrière son « ganoun » ( foyer à charbon rudimentaire) , Judith la vingtaine , souffle régulièrement sur la braise pour faire cuire les épis de maïs. « Je suis commerçante depuis plus de 4 ans . Je fais dans plusieurs domaines selon les saisons. Comme c’est la saison du maïs , j’ai trouvé mieux de m’investir dans sa commercialisation. Le marché est plutôt favorable , surtout en cette période », déclare-t-elle.
Le choix de cette activité d’après Memadji, une autre vendeuse rencontrée au quartier Farcha dans le 1erarrondissement , vient du fait qu’elle n’exige pas un grand capital et se vend bien, surtout en cette période de vacances. «Sans vous mentir je m’en sors quand même. Pour celles qui achètent en détail le maïs comme moi, 500 fcfa représentent 4 bon épis de maïs. En vendant ça , après les avoir braisés , je m’en sort facilement avec 100% de bénéfice sur chaque épis. Malheureusement c’est une activité saisonnière », relève-t-elle.
Toutefois , il ne faut pas croire que l’activité est sans difficultés. « Pour s’approvisionner dans les marchés , nous bravons les intempéries à l’aube pour avoir une marchandise de qualité. Parfois, quant-il pleut, les clients se font rares, ce qui plombe les ventes », renseigne Memadji.
Les vendeuses disent faire face également au quotidien, aux tracasseries des agents de la Mairie, qui estiment qu’elles occupent illégalement le trottoir réservé aux piétons. Mais en fin de compte, ces femmes “battantes”parviennent à « tirer leur épingle du jeu ».
Kedaï Edith
