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« Les gouvernements africains ne dépensent toujours pas les sommes nécessaires pour assurer une éducation de qualité aux enfants du continent », affirme l’Unicef

« Les gouvernements africains ne dépensent toujours pas les sommes nécessaires pour assurer une éducation de qualité aux enfants du continent », affirme l’Unicef 1

Ce dimanche 16 juin 2024, c’est la journée de l’enfant africain. A cette occasion, le fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef) a publié de nouvelles analyses sur le financement de l’éducation qui montrent que la plupart des pays africains ne remplissent pas leurs engagements d’allouer 20 % de leur budget national à l’éducation, comme le recommande le cadre d’action pour les Objectifs de développement durable pour l’éducation.

L’éducation est essentielle pour développer le capital humain nécessaire à la prospérité du continent. Cependant,  le  financement de l’éducation est un problème majeur sur le continent africain, laissant des millions d’enfants dans l’incapacité d’acquérir les compétences fondamentales nécessaires à leur prospérité future et à celle de leur pays.

Selon l’Unicef, 9 de 49 pays africains (moins d’un sur 5) , ont consacré 20 % ou plus de leurs dépenses publiques à l’éducation, tandis que 24 pays se sont engagés à consacrer au moins 15 % de leur budget national à l’éducation et que six pays ont consacré moins de 10 % de leur budget national à l’éducation.

Malgré les progrès considérables réalisés par les gouvernements africains pour augmenter le taux de scolarisation dans le primaire et le premier cycle du secondaire au cours de la dernière décennie, les écoles sont sous-financées, les classes sont surchargées et les enseignants sont en nombre insuffisant (beaucoup d’entre eux n’ayant pas la formation et les compétences adéquates) .

La faiblesse des résultats de l’apprentissage reste tout autant  préoccupante. L’Unicef indique qu’en Afrique, quatre enfants sur cinq âgés de 10 ans sont incapables de lire et de comprendre une histoire simple.

Alors que l’Union africaine célèbre l’année 2024 comme l’Année de l’éducation, il est prouvé que :

  • Environ 183 milliards de dollars américains sont nécessaires chaque année pour l’éducation des enfants dans les pays africains afin d’atteindre les objectifs de développement durable en matière d’éducation, alors que les ressources disponibles s’élèvent à 106 milliards de dollars, ce qui laisse un déficit de financement de plus de 40 ;
  • Les gouvernements africains consacrent environ 2 % de leur budget d’éducation à l’enseignement préscolaire, tandis que 20 % sont consacrés à l’enseignement supérieur en moyenne. 13 des 40 gouvernements ayant les données disponibles n’ont investi aucune ressource dans l’enseignement préscolaire, tandis que l’enseignement supérieur continue d’être sur-priorisé.

Le besoin d’investissement ne fera qu’augmenter afin de répondre aux exigences d’une population en âge d’être scolarisée qui croît rapidement, puisqu’on estime que le continent comptera 1 milliard d’enfants d’ici 2050. « Sans une attention urgente, l’énorme manque de financement pour l’éducation sera catastrophique pour une génération d’étudiants et pour la croissance économique et la stabilité futures de la région », fait savoir  l’Unicef.

Pour le fonds des nations unies pour l’enfance , l’une des solutions les plus efficaces et les plus rentables consiste à accroître les investissements publics dans la petite enfance, car les études confirment que les investissements dans le préscolaire sont parmi les plus percutants que les gouvernements puissent soutenir. «  Plus de 100 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire et secondaire ne sont pas scolarisés en Afrique. Chaque enfant devrait bénéficier du soutien dont il a besoin en matière d’apprentissage, d’acquisition de compétences pertinentes et d’accès au travail et à d’autres opportunités, pour réaliser pleinement son potentiel et contribuer à la construction d’un continent inclusif, productif et pacifique. Pour réaliser de tels progrès, il faut investir dans le capital humain et promouvoir des possibilités d’apprentissage accessibles, inclusives, abordables et pertinentes pour tous les enfants et jeunes africains », a déclaré  Gilles Fagninou, Directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.