Le Tchad a franchi une étape pleine de crainte et de prudence sur la voie du retour au système constitutionnel et à la pratique politique, en achevant l’élection présidentielle et en proclamant la victoire du président de transition, Mahamat Idriss Déby, dès le premier tour du scrutin avec un pourcentage de 61%.
Le gouvernement américain attendait avec impatience la fin du processus de vote, pour entamer des négociations avec le gouvernement Déby sur l’avenir de la coopération militaire américaine avec le Tchad, sachant que le gouvernement tchadien avait demandé fin avril 2024 à Washington de retirer ses forces de son territoire, avant la fin avril. Début mai, l’armée américaine a transféré plus de la moitié de ses forces de la base militaire française de N’Djamena, la capitale tchadienne, vers l’Allemagne, alors que moins de 100 soldats américains sont restés au Tchad; et à l’époque, les responsables américains ont exprimé leur volonté de négocier et de discuter avec le Tchad de la reformulation des termes de la coopération militaire après le scrutin présidentiel.
Parallèlement, ces derniers jours, les ministères de la Défense du Niger et des États-Unis sont parvenus à un accord concernant le retrait des forces américaines de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Un processus qui a déjà commencé et s’achèvera le 15 septembre prochain. Par conséquence, les inquiétudes américaines s’accordaient sur le sort de ces forces, qui comptent 1 000 soldats, mais un haut responsable de l’armée américaine, sous couvert de l’anonymat, a déclaré que le ministère américain de la Défense avait décidé de négocier avec le nouveau gouvernement du Tchad, la possibilité du transfert de ces forces vers la base française d’Adji Kossei de N’Djamena.
Sur la base de ce qui précède, de nombreuses sources ont lié la décision des autorités tchadiennes de retirer les forces américaines aux inquiétudes françaises sur leur avenir au Tchad.
Craignant que la coopération américano-tchadienne ne revienne à son état antérieur après les négociations que les autorités américaines mèneraient avec le gouvernement de Mahamat Déby, Paris aurait complètement bloqué la voie à Washington concernant le retour de ses forces dans le pays. Il a conclu un accord très important avec ce gouvernement pour la réhabilitation et la restauration de l’aéroport international de N’Djamena, et a décidé de déduire un montant de 10 millions d’euros du montant total estimé à 32 500 000 euros pour le projet comme un don au gouvernement tchadien.
Jérôme AM
