Abel de retour sur sa terre natale
La mission paléoanthropologique Franco-tchadienne (Mpft) a organisé ce vendredi 17 novembre 2017 une cérémonie de remise de la mâchoire d’Abel. Au cours de cette cérémonie, les anthropologues tchadiens et leurs collègues français ont logé la mandibule d’Abel au côté du crâne de Toumaï dans les coffres forts de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale.
Après avoir passé 4 ans à Poitier en France pour de besoins d’études, le mandibule d’Abel, hominidé âgé de plus de 3,5 millions d’années a fait son retour dans son pays natal. Pour Mahmoud Youssouf Kayar, directeur général du Centre National de Recherche pour le Développement (Cnrd), la mandibule qui revient aujourd’hui au pays fera partie de la merveilleuse collection de la salle de conservation du musée national.
« Le Pr Michel Brunet à travers le laboratoire de Poitier nous a permis de confirmer que la mandibule découverte en 2012 par nos concitoyens est la partie manquante d’Abel », témoigne-t-il.
Selon Brunet Michel, si Abel est exporté en France, c’est en raison d’une convention signée entre l’université de N’Djamena, le Cnar et l’Université de Poitier : « Il est prévu qu’en cas de besoin, des pièces pourraient être exportées à Poitier pour étude en raison de l’absence d’un certain nombre d’appareils pas au Tchad ». Pour lui, Abel est la plus belle chose qui soit arrivée dans la vie : « C’est la seule chose au monde dont je suis le plus fier, plus encore en 2012, Licous et ses collègues, montrent 18 ans plus tard une mission dans le Djourab qui a permis de mettre à jour deux pièces constituant la suite d’Abel ». L’ambassadeur de France au Tchad, Philipe Lacoste exprime son souhait de voir cette coopération se pérenniser. « On a trouvé la mâchoire d’Abel mais il faut qu’on trouve le crane tout en entier », renchérit-il.
Pour le Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation Makaye Hassane Taïsso, comme Abel et Toumai, près de 8.000 fossiles ont été exportés en France pour des besoins scientifique. « A ce jour, sur les huit mille faucilles exportées en France, seulement 200 y restent pour des études. Il y a des sorties et des rentrées, donc il y aucune crainte », complète-t-il avant d’inviter ses collègues tchadiens à la recherche paléontologique : « Le retour d’Abel comme celui de Toumaï doit servir de tremplin pour booster notre intérêt dans la poursuite du fil de la recherche paléontologique ».
Découvertes dans le désert du Djourab au Borkou, les mâchoires d’Abel sont logées dans un coffre-fort de la Beac où est logé depuis quelque temps le crâne de Toumaï.
Stanyslas Asnan
