La Banque mondiale a approuvé un financement de l’Association Internationale de Développement (Ida) d’un montant de 150 millions de dollars pour soutenir le Tchad à améliorer la résilience, la compétitivité et l’inclusion des chaines de valeur agricoles dans plusieurs provinces du pays.
Le Projet d’agrobusiness et de transformation rurale inclusive au Tchad (ProAGRI) financera le renforcement institutionnel des agences gouvernementales clefs en vue d’un soutien efficace aux agro-entrepreneurs. Il s’agit notamment de l’appui à la mise en œuvre de réformes pour améliorer l’environnement des affaires, le renforcement des capacités techniques. Il s’agira également de la construction, la réhabilitation et l’accréditation d’infrastructures résiliantes au climat avec notamment des laboratoires pour le contrôle de la qualité des semences de variétés améliorées, sanitaire et phytosanitaire des produits agricoles et agro-alimentaires afin d’améliorer la compétitivité des produits agricoles tchadiens sur le marché national et international. Il est prévu le renforcement des capacités des acteurs du secteur privé et de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat (Cciama) pour favoriser et accélérer la création et la croissance des agro-entreprises ; et l’appui à la création et la capitalisation d’un Fonds National Semencier pour une gestion plus durable du secteur semencier tchadien.
Le projet va aussi soutenir le renforcement du conseil agricole à travers la diffusion et l’adoption des technologies agricoles améliorées et intelligente face au climat.
En vue d’augmenter la capacité de commercialisation des agro-entrepreneurs Tchadiens et de réduire les achats bord-champ, le ProAGRI financera la construction/réhabilitation d’infrastructures de mise en marché notamment des comptoirs d’achat avec des entrepôts modernes équipés et adaptés au climat qui contribueront à réduire les pertes agricoles post-récolte ainsi que la mise en place d’un système d’information sur les marchés des produits agricoles. « Le projet va bénéficier à la fois aux réfugiés et leurs communautés d’accueil en réduisant l’ampleur et les coûts futurs de la distribution de l’aide alimentaire et en améliorant la sécurité alimentaire locale par le renforcement de la production agricole locale », a informé Clara de Sousa, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Tchad. « L’intégration des communautés d’accueil en tant qu’agents économiques dans le développement des chaînes de valeur agricoles réduira le fardeau des agences humanitaires et les frictions potentielles entre les populations locales et les réfugiées sur l’accès aux ressources naturelles de production », ajoute-t-elle.
Pour Rasit Pertev, Représentant Résident de la Banque Mondiale au Tchad, le Projet d’agrobusiness et de transformation rurale inclusive au Tchad, « maximisera les synergies avec le portefeuille de la Banque mondiale au Tchad, en s’appuyant sur les réalisations dans la diffusion des technologies agricoles améliorées résilientes au climat des chaînes de valeur des oléagineux (sésame et arachide), du maïs, et du poisson. Le projet appuiera également les chaines de valeur de la volaille, de la mangue et des dattes »
Le ProAGRI est un projet d’investissement proposé pour une durée de six ans. Il bénéficiera directement à environ 1 120 000 personnes, dont 800 000 bénéficiaires directs, y compris 192 000 réfugiés et les membres de leurs communautés d’accueil. Les bénéficiaires directs sont les producteurs agricoles, les pisciculteurs, les pêcheurs, les éleveurs de volailles, les producteurs de semences, les agro-entrepreneurs, les coopératives, les organisations professionnelles agricoles, les petites et moyennes entreprises agricoles, et les agro-industriels. Les autres bénéficiaires directs sont les chercheurs, les techniciens, les étudiants, le personnel des départements techniques des ministères et des organismes gouvernementaux participant à la mise en œuvre des activités du projet.