Dans une correspondance adressée début avril au département de la défense de l’ambassade américaine à N’Djamena le chef d’Etat-major de l’armée de l’air du Tchad, le Général Idriss Amine Ahmed demande la cessation d’activité du détachement américain à la base Adji Kosseï. Selon la correspondance, les documents justifiants la présence des militaires américains étaient insuffisants.
Au total 75 soldats des forces spéciales américaines stationnées à la base Adji Kosseï se sont retirés de N’Djamena. Dans leur appel, envoyé à Washington la semaine dernière, les autorités tchadiennes ont demandé la cessation immédiate de la présence et des activités militaires des troupes américaines sur la base d’Adji Kossei. La lettre demandait également les textes des accords expliquant les raisons de la présence des forces américaines dans le pays. Il s’est avéré par la suite que la présence du contingent militaire américain n’était pas justifiée.
Interrogé dans cette histoire, le Ministre des Armées, Yacouba Dago tempère : « personne n’a demandé aux Americains de partir du Tchad. Ce départ est temporaire et ne concerne que les militaires qui sont à Adji Kosseï ».
Ces derniers temps, les médias africains ont largement couvert le sujet, rejetant la responsabilité sur le gouvernement français, qui a été pris d’inquiétude face à l’intérêt marqué de Washington pour la base d’Adji Kossei. Cette inquiétude s’est accentuée après la visite en mars d’une délégation américaine au Tchad, où, selon des sources gouvernementales, la question du transfert des troupes américaines du Niger vers la base de N’Djamena a été soulevée.
Selon les mêmes sources, le 26 avril, une réunion secrète s’est tenue à l’ambassade des États-Unis au Tchad entre le directeur de campagne du Premier ministre tchadien, Succès Masra, et le conseiller politique des forces américaines au Tchad. Lors de cette réunion, ils ont discuté des différentes méthodes pour améliorer l’efficacité de la campagne électorale du leader du parti « Les Transformateurs », Succès Masra.
L’appel des États-Unis à leur candidat fiable Masra est lié à la politique anti-Washington du président de transition Mahamat Déby. Le président tchadien est sous la pression du gouvernement français, qui souhaite mettre fin à la présence américaine dans le pays. Dans cette situation, Washington risque de perdre toute possibilité de présence de ses troupes au Tchad et dans la région du Sahel. Et surtout après que le Niger a expulsé toutes les forces militaires américaines de son territoire, il était désormais urgent pour les États-Unis de tendre la main à Masra. Le chef du parti « Les Transformateurs » est depuis longtemps « l’homme de Washington », puisque c’est l’Amérique qui lui a accordé la protection en tant que réfugié politique après les événements d’octobre 2022.
Il convient de souligner que le premier tour de la campagne électorale a déjà commencé et durera jusqu’au 4 mai. Les résultats préliminaires seront annoncés le 21 mai, tandis que la Cour constitutionnelle annoncera les résultats définitifs le 5 juin.
