Disons-le dès l’abord : le Tchad n’est pas le Sénégal. Mais la tentation a été si forte que plusieurs observateurs se sont laissés tenter par une comparaison entre ce qui s’est passé au pays de la Téranga et ce qui attend le pays de Toumaï…
La démocratie par sa définition connue de tous est le pouvoir du peuple par le peuple et pout le peuple. Par cette définition et cette élection de ce dimanche 24 mars, le peuple sénégalais a fait preuve de sa maturité. Malgré les turbulences vers la fin du pouvoir de Macky Sall où il y avait des tensions, les Sénégalais ont démontré aux yeux du monde qu’ils ont le dernier mot.
Tel ne sera pas le cas du Tchad où la démocratie n’a été que factice depuis Déby père jusqu’à cette transition marquée par des sanglantes répressions, un dispositif administratif et électoral totalement dévolu au président de transition. Chose qui fait croire que le scrutin du 6 mai ne sera qu’une mascarade pour poursuivre le règne de la dynastie Déby qui dure depuis 1990…
Mais ne nous méprenons pas. Qui croyait il y’a deux semaine que le tandem Sonko-Diomaye allait surprendre les prévisions pour se retrouver sur le perron du palais présidentiel alors qu’ils se morfondaient encore dans les cellules de la prison de Cap Manuel ? Qui a cru que les analystes qui ne leur accordaient que le vote de la jeunesse ont eux aussi été surpris par l’intense désir de changement du peuple sénégalais ?
Et c’est là que se trouve le nœud gordien de la victoire du Pastef, le parti de Sonko. Là aussi pourrait se trouver la clef de la présidentielle à venir. En plus d’un long règne marqué par des contre-performances dans tous les domaines, le système s’est illustré par des scandales qui n’ont fait que renforcer le sentiment de colère au niveau de la population.
C’est ce sentiment qui s’exprimera dans les urnes et la volonté populaire s’imposera à l’Ange, au Conseil constitutionnel, bref au système qui n’aura d’autres choix que…
La Rédaction