«Tes ingénieurs te traceront des routes ». Cette phrase de l’hymne nationale, le premier Premier ministre de la 5ème République en a fait la colonne vertébrale de son programme politique adopté, après deux jours de discussions, choses rare, le vendredi 19 janvier 2024.
La longueur des débats et leur contenu, longuement commenté montrent effectivement que le Tchad a besoin des bâtisseurs. Pas seulement ceux qui tracent des routes. Mais des ingénieurs qui, chacun dans son domaine, porteront sur les fonds baptismaux le Tchad en refondation.
Il y’a hélas, plus d’adversaires que de partisans de ce programme qui, nous l’admettons ne sera pas tenu le temps d’une transition. Le premier comme l’a admis l’ancien premier ministre, Saleh Kebzabo, c’est l’administration publique. Obsolète et gangrenée par le népotisme, l’administration tchadienne a besoin d’un traitement de Mamouth pour se mettre à l’échelle du monde moderne. Pour y arriver, il faudra une bonne dose d’éducation, de formation ou de remise à niveau pour que notre administration sorte des «milles feuilles ».
Mais le plus grand adversaire reste le système politique dont a hérité le fils Déby qui travaille vaille que vaille à ce que le Tchad continue d’être gouverné comme depuis 30 ans. L’épisode Takilal qui a suivi l’adoption du programme politique du Premier ministre est illustratif de cet état d’esprit. En effet dans un live Facebook, le conseiller national, Takilal Ndolassem, connu pour son éthylisme permanent a révélé, citant le ministre des finances au passage, que le système n’entend pas faciliter la tâche au nouveau Premier ministre. Cette attitude est en vérité un secret de polichinelle et il faut de la grandeur et de l’opiniâtreté pour en venir à bout.
Ceux qui s’opposent au changement sont en général des individus en délicatesse avec la discipline, l’intégrité et autres valeurs morales comme le mérite et l’égalité des chances.
Reste aux deux co-pilotes de la transition d’avoir la lucidité dans le casting de leurs ingénieurs pour ne pas donner raison aux Cassandres qui prédisent à l’accord de Kinshasa le même avenir que celui de Khartoum en 1978. Le Tchad mérite mieux que sa situation actuelle et pour cela, il faut autant de bâtisseurs d’hommes que de villes. C’est cela construire une nation.
La Rédaction