Dans leur message de noël 2023, adressé au Tchadiens hier vendredi 15 décembre au siège de la Conférence épiscopale du Tchad, les évêques du Tchad par la voix de leur secrétaire général Abbé Romain Guelbé, exhortent les Tchadiens a marché ensemble dans la justice car sans elle, la paix sociale ne serait qu’une illusion.
Les évêques du Tchad constatent que le vivre ensemble est mis en mal au Tchad par le manque de justice. « Le vivre ensemble dans notre pays est souvent mis à mal par le manque de justice. C’est pourquoi marché ensemble dans la justice nous engage à nous laisser guider par le seigneur et à honorer en faisant sa sainte volonté. Cela exige aussi une culture de l’égalité pour tous et du respect des droits humains », a souligné le secrétaire général Abbé Romain Guelbé.
D’après les évêques du Tchad, on entend par justice, le respect de la dignité humaine, la reconnaissance de l’autre, de ses droits et libertés qui garantissent la vraie cohésion sociale, la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce que leur est dû. « Dans la société, la justice est aussi synonyme de respect de conformité à la loi », poursuit-elle.
Les évêques du Tchad ont souligné que, le vécu quotidien des Tchadiens permet de constater la corruption généralisée et toutes sortes d’injustices qui entravent le vivre ensemble sur plusieurs plans. « Dans notre pays, une grande majorité de concitoyens vivent dans la pauvreté. Cette situation est, en grande partie, causée par des injustices au niveau de l’éducation, de la santé et de la sécurité », citent les évêques avant d’ajouter que dans le domaine de l’éducation, bon nombre d’enfants n’ont pas accès à l’instruction scolaire.
Selon la Conférence des évêques, le système économique du pays crée des richesses pour une minorité et appauvrit davantage la majorité. « Les prix des denrées de première nécessité a considérablement augmenté. Celui du carburant a grimpé et on n’en trouve même pas dans certaines stations », regrettent-ils.
Pour les évêques, la condition sine qua non pour marcher ensemble est la justice. « Il n’y a pas de démocratie avec la faim, ni développement avec la pauvreté, ni justice dans l’iniquité », martèlent-ils.
Les évêques expriment aussi leurs inquiétudes à propos de l’ambiguïté créée autour de l’organe de gestion des consultations électorales, comme c’est le cas du referendum actuel. « On ne peut pas être juge et partie. Que la tentation de prendre ou de conserver le pouvoir ne soit pas l’excuse pour continuer avec certaines pratiques du passé », rappellent les évêques.
Ils interpellent enfin la conscience de chaque personne afin de créer de nouveau comportement pouvant aider à marcher ensemble vers une paix durable.
Lobey Bab Sidick
