Tout ou presque a été dit et écrit sur l’accord de principe entre le gouvernement et Les Transformateurs. Accord qui a permis à Masra Succès et son équipe de regagner le pays depuis bientôt une semaine. Sur la toile et dans les médias, sont apparus des analystes, chacun allant de son exégèse, souvent dans une mauvaise foi éhontée, sur l’accord de Kinshasa.
On note que ce sont les anciens compagnons de Masra au sein de Wakit Tama qui sont les plus durs contre lui, l’accusant de trahison, d’avoir sacrifié la mémoire des suppliciés du 20 octobre 2022 sur l’autel de ses intérêts politiques…oubliant que le conseil militaire de transition a commencé à massacrer juste une semaine après son arrivée au pouvoir.
Les dispositions de l’accord relatives à l’amnistie ont été largement utilisées dans le procès en trahison contre Masra, ignorant ou faisant semblant de ne pas savoir que celle-ci n’absout en rien les crimes qui restent imprescriptibles.
Qu’on se le dise. Masra a deux ennemis dans son propre camp. Ceux qui espéraient tirer les dividendes de la longue lutte que les Transformateurs ont entamée depuis 2019. Dieu sait le nombre de grenades lacrymogènes, des balles réelles, du sang et des larmes que les Transformateurs ont essuyées pour obliger le gouvernement, d’ordinaire porté sur la violence à négocier avec eux. En général, ce sont les mouvements politico-armés qui bénéficient de ce privilège qui ne peut que faire pâlir de jalousie les autres partis. Le second groupe d’ennemis est composé des organisations de la société civile qui, oubliant que Masra fait de la politique et non des droits de l’homme l’accablent d’avoir fait ce choix politique.
En tout état de cause, pour Masra et ses partisans, la période d’adversité ne fait que commencer parce que l’accord de Kinshasa a fait tomber beaucoup de masques. Le nombre d’ennemis n’a fait que croitre. Entre les anciens amis, le Mps et ses alliés et le pouvoir qui ne fera rien pour leur faciliter la tâche, ils devront batailler ferme pour d’abord exister, se reconstituer pour pouvoir mener les batailles futures.
Et ils en ont les moyens car, parti politique supposé des réseaux sociaux, les Transformateurs ont déjà démontré leur résilience à toute épreuve depuis les moments les plus difficiles qui ont jalonné leurs parcours parsemés d’obstacles. Du refus de leur légalisation à la persécution de leurs leaders et militants, en passant par le débauchage des cadres et le l’exil forcé du président Masra et son équipe, Les Transformateurs ont toujours réussi à atterrir sur les deux pieds.
Le futur reste et restera le seul maitre de toute cette agitation autour de l’accord de Kinshasa. Sans présager de ce que demain sera fait, disons simplement que qui vivra verra.
La Rédaction
