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20 octobre 2022 : un an après, des zones d’ombre persistent

20 octobre 2022 : un an après, des zones d’ombre persistent 1

Le 20 octobre 2022, à l’appel des organisations de la société civile et des partis politiques, des Tchadiens sont sortis manifestés pour dire non au maintien du pouvoir de la junte militaire tchadienne. Ce qui c’était passé à N’Djaména et dans quelques villes du pays ressemblait à une véritable intifada.

Le bilan est lourd : des véhicules calcinés, des sièges de partis politiques incendiés… Mais le bilan humain est très lourd. Le gouvernement parle de 73 morts dont plusieurs membres de forces de l’ordre. Les organisateurs de ces manifestations parlent de 300 morts. La Commission nationale des droits de l’homme établi un bilan de 128 morts, 12 disparus, 518 blessés, 943 arrestations et 265 condamnés.

L’Organisation mondiale contre la torture (Omct) et la Ligue tchadienne des droits de l’homme (Ltdh) ont établi que la répression des manifestations du 20 octobre 2022 par les autorités tchadiennes s’est soldée par la mort de 218 personnes, des dizaines de torturés, des centaines de blessés, au moins 40 cas de disparitions et 1300 arrestations.

Un an après, des zones d’ombre persistent. Plusieurs questions restent en suspens. Si les manifestants arrêtés ont été jugés et condamnés, cela ressemble à une justice du vainqueur.

Qui a donné l’ordre de tirer sur les manifestants ? Pourquoi les forces de défense et de sécurité ont fait usage d’une force excessive ? Pourquoi la lumière n’est-elle pas faite sur les personnes portées disparues ? Pourquoi les hommes qui ont fait usage des armes de guerres ne sont-ils pas appréhendés et jugés ? Le gouvernement n’a-t-il pas les moyens de disperser les manifestants sans utiliser les armes de guerres ? Sont autant de questions qui brûlent les lèvres des défenseurs de droits l’homme et des leaders politiques.

Au lieu de répondre à ces questions, le gouvernement est sur la défensive en brandissant des certificats de décès des éléments de forces de sécurité qui seraient tués par les manifestants.

Un an après les massacres, l’opposition à la junte est toujours persécutée. Des intimidations, des répressions, des achats de conscience… continuent pour réduire au silence ceux qui s’opposent à la succession dynastique.

Que la justice soit faite pour permettre aux familles des victimes de faire le deuil…