Un dialogue de haut niveau a réuni le pôle d’expertise en eau de la Banque mondiale, les ministres sectoriels du Sénégal, du Mali, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Tchad et les partenaires au développement. La rencontre était une opportunité pour la Banque mondiale de partager les résultats d’une étude à l’échelle mondiale et d’une autre spécifique à la région démontrant l’importance de l’accès aux eaux souterraines pour la résilience au changement climatique au Sahel.
L’étude globale a révélé qu’en cas de sécheresse, l’accès aux eaux souterraines peut entraîner une augmentation de 50 % des rendements agricoles. Le travail analytique au Sahel présente aussi la valorisation des eaux souterraines comme un levier d’amélioration de la productivité pastorale. Elles soutiennent à la fois les moyens de subsistance et les écosystèmes dont ils dépendent.
Selon le Directeur du pôle d’expertise en eau de la Banque mondiale, Saroj Kumar Jha, cette rencontre de haut niveau a permis de mettre en exergue le besoin pressant et l’opportunité prometteuse de développer l’irrigation à partir des eaux souterraines, qui reste rare au Sahel. « Les eaux souterraines constituent un lien vital entre l’environnement, la santé animale et le bien-être humain. La Banque mondiale, à travers son programme de coopération des eaux internationales en Afrique (Ciwa), entend faciliter les investissements à même de refléter cette interconnexion au Sahel. Par l’approche Une Seule Santé, ils devraient permettre la fourniture d’eau salubre, la facilitation des points de concentration pour les campagnes de vaccination humaine comme animale et la réduction de la pression sur l’environnement »,a-t-il informé.
Relever le défi de l’exploitation durable de ce bien commun passe aussi par la formation en quantité et en qualité de professionnels. « spécialistes des eaux souterraines sont la clé de la gestion et de la préservation de ces ressources. Semer les graines de la connaissance dans les esprits fertiles des jeunes Sahéliens leur permettra de s’épanouir en une force vibrante d’expertise scientifique capable de garantir l’utilisation durable des eaux souterraines », a déclaré Fatouma Touré Ibrahima directrice sectorielle de l’eau de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest.
La plupart des ressources en eaux souterraines étant transfrontalières, la Banque mondiale félicite les pays dans leur volonté de renforcer leur coopération. Leurs efforts collectifs devraient permettre la sécurisation de cette précieuse ressource pour les générations à venir.