Icône de la musique tchadienne, l’artiste rappeur Sultan, Guy Djikoloum Belkemngar à l’état civil est couché depuis deux ans. En instance d’une greffe de rein, il a organisé une conférence de presse ce 13 septembre 2023 à son domicile, pour solliciter le concours de l’Etat tchadien et de toutes les bonnes volontés du pays et de la diaspora pour l’aider à supporter le coût de l’opération qui nécessite au bas mot : 45 millions de francs Cfa.
Il y a deux ans, Sultan a été victime d’un accident de la circulation qui a provoqué une fracture de la jambe. Admis à l’hôpital, il a subi une opération chirurgicale. Mais suite à une négligence post-opératoire, sa jambe s’est infectée et l’homme a vu sa santé se détériorer au point où « la jambe devrait être amputée après 8 mois à l’hôpital», explique l’artiste. Mais grâce à un élan de solidarité, les nouvelles de la santé de l’ambassadeur de la culture tchadienne sont tombées dans l’oreille du Président de transition, dont le soutien a permis, une évacuation sanitaire en Tunisie. Cependant, « depuis février 2023, les médecins m’ont déclaré atteint d’une insuffisance rénale », rapporte l’artiste.
Il faut à tout prix changer un rein de Sultan
Rentré au pays, après un long séjour, Sultan a trouvé un donneur de rein. « J’ai trouvé un donneur dans la famille, mais le coût de l’opération de la greffe est très élevé. Au bas mot, il faut 45 millions, en dehors des frais des billets d’avion et autres », explique le malade. «Voilà pourquoi, je fais cette conférence de presse pour informer l’opinion de mon état de santé qui nécessite une prise en charge d’urgence et une opération d’urgence de greffe de rein. Le but de cette communication est d’organiser une levée de fonds, pour permettre éventuellement à Sultan d’être pris en charge, et supporter les couts de l’opération », complète-t-il.
Après la communication très émouvante qui a arraché plus d’une larme aux journalistes présents, une présentation du rapport médical de Sultan Guy fut faite par Roy Moussa de N’Djamena hebdo. Mais là aussi, la situation semble difficile car en plus de l’insuffisance rénale et de la fracture très problématique, il faut ajouter une hyper tension artérielle et autres maladies qui viennent se greffer au mal dont souffre la voix des sans voix.
Fait grave, après une entente entre le ministère de la culture et les responsables de celui de la santé publique l’artiste devrait être pris en charge pour une dialyse. Mais la réalité est difficile à admettre parce que « pour les 16 millions de Tchadiens, il n’y a que 6 lits pour les dialyses. 3 à l’hôpital de la Renaissance et 3 à l’hôpital général de référence nationale », regrette l’artiste qui poursuit : « les médecins m’ont clairement dit que si je dois être dialysé, des malades dont les cas sont plus avancés risquent de mourir. J’ai du renoncer pour sauver des vies » relate l’artiste au grand cœur qui malgré la maladie n’a pas perdu son verbe. « C’est dommage pour un pays où les gens roulent en V8 dont la valeur d’une seule peut permettre au Tchad d’avoir de nombreux lit de dialyse », déplore l’auteur de l’enfant soldat.
Un numéro pour la solidarité avec l’artiste est rendu public. Il s’agit du (+235) 66 29 68 20
Abgué Boukar Christophe