Situé à Mao, le musée du Kanem est logé dans une partie du Clac (Centre de lecture et d’animation culturelle), empruntée par les autorités. Ce musée du Kanem tient en deux chambrettes superposées sous forme de ‘‘goussour’’ (étage en banco). Ce qui surprend le visiteur, toute l’histoire du royaume du Kanem ne se résume qu’en quelques objets mal exposés, mal protégés et couverts de poussières.
Pourtant, ce royaume précolonial qui s’est épanoui sur les territoires du Tchad, du Nigeria, du Niger, de la Libye et du Cameroun était l’un des plus prestigieux en Afrique. Millénaire, « le Kanem est l’une des civilisations africaines à la plus grande longévité », rapportent les historiens.
« Au 8ème ou au 9ème siècle, la région est dirigée par la dynastie des Duguwa. Les Duguwa et les populations sous leur autorité appartiennent à l’ethnie Kanembu. Situé à la frontière de l’Afrique noire et du nord, les habitants du Kanem utilisent notamment leur maîtrise de la cavalerie et du travail du fer pour élargir leur territoire jusqu’aux oasis de Kawar (actuel Niger), une extension territoriale qui permettra au Kanem de tirer un important profit de la traite transsaharienne vers les actuelles Libye et Égypte », consigne un document.
Selon les historiens, le royaume du Kanem est l’un des premiers à accepter l’Islam dans cette partie de l’Afrique.
La pauvreté du musée de ce royaume historique est elle due au pillage de sa mémoire par la colonisation française où par un simple manque d’attention ? Le maitre des lieux n’était malheureusement pas là pour nous répondre.
Abgue Boukar Christophe