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Le Dnis : un an après, les problèmes du Tchad persistent

Le Dnis : un an après, les problèmes du Tchad persistent 1

Plus de 1 400 délégués et 45 jours de discussion pour « tourner la page de la transition » au Tchad : après plusieurs reports, le « Dialogue national inclusif » qui doit permettre la tenue d’élections « libres et démocratiques » et la remise du pouvoir aux civils, a pris fin sur l’adoption de plusieurs résolutions et recommandations. 20 Aout 2023, une année après quel bilan ?

45 jours de rencontres sur la période du 20 Août au 08 octobre 2022, 1546 participants, 15 Résolutions et 245 Recommandations. Ce dialogue, placé sous le slogan de la « refondation du Tchad », a statué sur des points culminants pour l’avenir Tchad, après le décès du Maréchal Idriss Déby Itno en Avril 2021. Son fils, le général d’armées Mahamat Idriss Déby Itno en tête du pays depuis s’active pour un Tchad apaisé et refondé. Est-ce vrai ?

Les premières résolutions ont prolongé la durée de la transition de 24 mois à compter de la fin du Dnis. Le Conseil militaire de transition (Cmt) est dissout, le Conseil national de la transition (Cnt), est élargi de 93 à 197 membres.

Dans l’unanimité, les participants ont adopté la résolution selon laquelle, tout tchadien en général et les dirigeants de la transition en particulier sont électeurs et éligibles dans les conditions prévues par la loi. Ce qui donne une carte blanche au président de transition de se présenter s’il juge nécessaire.

Regain des hostilités un an après le dialogue

Depuis quelques jours la région aurifère du Tibesti a été le théâtre d’une brève incursion rebelle et de combats avec des morts et des blessés. Dans cette zone de nombreux trafics, des groupes armés non signataires de l’accord de paix de Doha lancent des attaques depuis le Sud libyen. En l’absence du chef de l’État, le dispositif sécuritaire est renforcé dans la capitale Ndjamena. Parallèlement, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) qui avait lancé l’offensive fatale au président Idriss Déby, annonce que sa base aurait été bombardée faisant trois victimes et quatre blessés. Il dénonce « la préparation d’une offensive tchadienne contre ses bases en Libye ». « Ce n’est que de la propagande », dit-on au ministère de la Défense. Mais le Fact annonce la rupture du cessez-le-feu, déclaré unilatéralement en avril 2021.

Ainsi le président de la transition Mahamat Idriss Deby est monté pour galvaniser la troupe et renforcer le dispositif militaire à la frontière libyenne, c’est en tenue militaire, entouré de ses généraux et carte d’état-major sous les yeux, que le président de transition Mahamat Idriss Déby s’adresse aux rebelles qui accusent Ndjamena de préparer une offensive contre leurs bases, en territoire libyen. Cette sortie largement critiquée sur la toile.

L’opposition politique a un autre regard

L’Union des démocrates pour le développement et le progrès (Udp) de Max Kemkoï estime que le bilan est sombre. « De mon point de vue, ce dialogue qui aurait pu être une occasion d’aborder les grandes problématiques sociopolitiques du Tchad dans toutes leurs dialectiques au sens des questionnements et de la mise en évidence des contradictions aux fins de les traiter au fond et d’y trouver les solutions, n’ont pas été du tout abordées sinon survolées ou royalement esquivées. Résultats, c’est un passif lourd en crime de sang et crime économique où, en douze mois seulement, c’est une kyrielle de décomptes macabre liés à la répression dans le sang du 20 octobre, aux conflits agriculteurs-éleveurs et communautaires dont l’apogée de la bestialité s’est achevée dans le Logone oriental, lesquels crimes qui engagent les responsabilités tant morales des uns que pénales des autres qui ont, soit, participé à ce babillage d’écolier moyennant des espèces sonnantes et matériels soit cautionné pour remettre en selle Mahamat Idriss Deby ».

Jean-Philippe Bélédé