C’est en substance ce qui ressort de la présentation du livre sur le Diagnostic pays systématique (Dsp), réalisé par les experts de la Banque mondiale. D’après le document, le chemin vers la prospérité est entravé par l’insécurité et la mal gouvernance. Et les contraintes à la réduction de la pauvreté sont énormes.
Fulbert Tchana Tchana ,économiste en chef et Claudia Noumedem Temgoua, économiste, deux des trois auteurs de, « Promouvoir une prospérité partagée au Tchad » et principaux rédacteurs de la « Note sur la situation économique au Tchad » , ont présenté deux ouvrages commis par leurs soins. Cette présentation suivi d’un débat et d’une séance de questions réponses a eu lieu ce mardi 11 juillet 2023 au Centre de formation et de développement (Cefod) et ce, dans le cadre de la semaine du savoir, un mécanisme d’échange de la Banque mondiale.
« Promouvoir une prospérité partagée au Tchad » et « Note sur la situation économique au Tchad » sont les ouvrages rendus publics. Une séance de dissémination dont le débat à permis de disséquer les différents maux qui minent le Tchad et freinent son développement.
Selon les explications, le Diagnostic pays systématique ( Dsp) fournit un exposé actualisé des progrès accomplis dans la réalisation du double objectif du groupe de la Banque mondiale à savoir , mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. Il propose aussi des solutions politiques les plus pertinentes pour y remédier. « Il y’a beaucoup de manquements en matière de littérature économique pour nos pays africains au niveau international », reconnaît Fulbert Tchana Tchana qui explique que c’est pour pallier ce manque que l’équipe a transformé ce rapport du bureau de la Banque mondiale au Tchad sous forme de livre. « C’est une contribution à la littérature économique du Tchad », explique l’expert.
D’après la note, la pauvreté ne cesse d’évoluer au Tchad. «Après une décennie de crises successives, le Tchad continue d’être confronté à des défis importants limitant ses progrès vers le développement économique et humain »,peut on lire dans l’ouvrage .
Selon ces économistes de la Banque mondiale, l’économie du Tchad a été confrontée à des crises depuis le choc pétrolier de 2014-2015.Ainsi, malgré la reprise en 2018-2019,la croissance annuelle du PIB a été faible avec une moyenne de 0,3% en moyenne et s’est traduit par une baisse annuelle moyenne du revenu par habitant de 2,9%.
D’après le Premier livre, l’augmentation des dépenses politiques, et sécuritaires ainsi que la gestion inefficace des ressources pétrolières sont des entraves à l’amélioration des services de base et la fourniture d’infrastructures . L’inflation non maîtrisée, les inondations urbaines certes dû aux dérèglements climatiques auxquelles peine à faire face le Tchad, prouvent que le pays est loin de mettre fin à l’extrême pauvreté.
Comme solutions, Fulbert Tchana Tchana estime que l’accent doit être mis sur la réalisation des infrastructures routières et du transport en général, la question de l’énergie et le problème de l’eau doivent être résolus. «Le secteur des télécommunications doit également être développé et l’Etat doit revoir les fiscalités », conclut-il.