Alors que le Tchad a commémoré la date du 16 Juin dédiée à l’enfant africain et le 12 juin la journée de l’abolition des pires formes du travail des enfants, Aziza une jeune fille subit de plein fouet un traitement inhumain.
A l’âge de 5ans, Aziza qui vivait avec ses parents biologiques a été conduite à N’Djamena par son oncle paternel, pour soit disant qu’on l’inscrive à l’école.
Une fois arrivée à la capitale, la jeune fille voit très vite ses rêves se briser et assiste sa tante dans les travaux domestiques. Son oncle, qui lui aussi a plus de trois (3) enfants qui vont à l’école, ne donne pas la même chance d’éducation à Aziza.
Pour vérifier si réellement leur progéniture va à l’école, les parents de la jeune innocente ont effectué le déplacement pour la capitale. L’oncle, ayant appris la nouvelle, inscrit Aziza dans une école de la place pour tromper la vigilance des parents. Quelques temps après le départ des parents, la jeune fille est sommée d’arrêter les cours et se concentrer de nouveau sur les tâches ménagères.
« Ensuite, mon oncle m’a confié à une dame au quartier Diguel, pour que je m’occupe des travaux domestiques de cette dernière. Elle ne m’a même pas inscrit à l’école et me soumet à des travaux durs. Elle me maltraitait et m’insultait au quotidien », raconte Aziza. Comme cela ne suffisait pas, la jeune fille, chrétienne, est obligée par sa patronne à se reconvertir à la religion musulmane. Chose que Aziza refusa de faire et qui lui vaudra des châtiments.
Aujourd’hui, âgée de 12ans, Aziza décide de prendre son destin en main en quittant de chez son bourreau grâce à l’aide d’une bonne sœur qui l’a conduit par la suite chez le chef de carré du troisième arrondissement. Amenée à N’Djamena dès l’âge de 5 ans, la jeune fille ne connait personne et ne se souvient plus de son nom de famille, tout ce dont elle garde en mémoire c’est Aziza, le nom par lequel elle se fait appeler. Des traces des blessures tout au long des bras, la jeune innocente est traumatisée, incapable de faire une phrase sans verser les larmes. Aujourd’hui, la seule chose dont cet enfant a besoin, c’est de regagner ses parents à Bédaya.
Mbaidjiguim Gédeon