Peu avant l’adoption du projet de la nouvelle constitution du Tchad par le Conseil national de transition, l’ancien ministre, Dr Abdoulaye Sabre Fadoul a réagi sur sa page Facebook. Pour lui, il n’y a aucun suspens. « La résolution validant le projet constitutionnel sera machinalement adopté par une grande majorité des conseillers. Objectivement, il ne peut en être autrement sans préjuger des qualités indéniables propres à certains membres du Cnt », écrit l’ancien ministre.
Malheureusement, constate Abdoulaye Sabre Fadoul, « le virage constitutionnel est en train d’être mal négocié par cette sorte de roulette russe exécutée avec un revolver au barillet entièrement approvisionné. En effet, dans ces conditions, quelle que soit l’issue du référendum, les fractures ne seront que plus grandes et la Transition n’aura servi qu’à cela ».
D’après Abdoulaye Sabre Fadoul, Une nouvelle fois, la scoumoune «constitutionnelle» pourrait affecter le Tchad comme elle l’a historiquement fait sous beaucoup d’autres cieux qui avaient commis l’erreur fatale de la négliger par un excès de confiance hypertrophié par des laudateurs inconséquents. « La 4ème République a indirectement contribué à la mort du Maréchal, que la 5ème République en gestation ne sonne pas le glas du Tchad ! », prévient Abdoulaye Sabre qui ajoute qu’il faut prendre le temps de bien «ficeler les fondements du contrat social dont la future Constitution en est la matérialisation juridique. C’est là un vœu pieux».
Selon Dr Abdoulaye Sabre Fadoul, «entre ceux qui continuent de foncer tête baissée et ceux qui se fichent de ce qui se trame, nous faisons le choix, à ce stade, d’alerter et de dénoncer, que cela plaise ou que cela déplaise ». Pour lui, « la transition qui est censée mieux aiguiller notre pays nous engage, par ces subterfuges, dans une voie sans issue avec une Conorec partisane, un opérateur technique coopté, un référendum dénaturé et un recours aux kits électroniques déjà enterré en dépit des soi-disant instructions présidentielles annoncées ». Abdoulaye Sabre Fadoul trouve que se taire face à une telle supercherie, c’est faire la politique de l’autruche et trahir sa conscience, sa patrie et ses dirigeants.
Nadjita Namlengar