A quelques jours seulement de l’examen de baccalauréat session de juin 2023, certains établissements scolaires du public se grouillent encore pour rattraper les programmes de cours, pendant que d’autres du privé sont dans les révisions
Tout faire pour affronter avec brio le baccalauréat qui pointe à l’horizon, c’est l’objectif que se fixent enseignants et élèves du public dont l’année scolaire a été interrompue par de multiples grèves et du privé . Au Lycée Felix Eboué, alors qu’il reste moins de 20 jours pour le début de l’examen, on peut apercevoir dans la cours, des élèves en petits groupes, concentrés sur leur cahier et anciennes épreuves de baccalauréat. «As-tu reçu ta copie de mathématique ?», demande Djelassem Dikoloum Espoir, élève de terminale D à son camarade qui venait rejoindre le groupe à l’instant. «Apparemment, c’est presque toute la classe qui n’a pas bien travaillé», lui informe-t-il.
L’année étant perturbée par les grèves, le finissant dit qu’ils sont confiants. « C’est vrai que l’année a été perturbée, mais nos enseignants sont entrain de faire de leur mieux pour qu’on se rattrape et ça ira. De toute les façons, je peux déjà affronter le bac avec ce que nous avons déjà appris. Je peux dire que je suis prêt», se console-t-il.
Dans une salle de classe, Baitissem Ghislain et ses trois camarades tous élèves de terminale C, têtes baissées, traitent une épreuve de mathématique, session de 2020. «Vous savez on compose dans 16 jours, l’heure n’est plus à la blague. C’est pour cela que nous sommes entrain de traiter les exercices», informe le jeune garçon. Cependant, il dit n’avoir pas encore achevé certains programmes. «Nous avons quand même fini les programmes de nos matières de base telle que la Svt, physique et mathématique. Par contre ceux des matières littéraires, pas encore», ajoute-t-il.
Pour rattraper ces manquements, les enseignants s’organisent comme ils peuvent, nous font savoir ces élèves. «Tous les soirs, même dans la matinée, les enseignants travaillent à rattraper les cours, j’espère que d’ici là, ce sera terminé», rassurent les finissants.
Ningar David Rogoto, professeur certifié de philosophie au lycée Félix Eboué, a déjà achevé son programme de cours. «Je suis sur la phase des retouches, une façon de corriger les lacunes des élèves pour leur permettre d’aller à l’examen sans difficultés», rassure-t-il. Concernant les élèves qui comptent sur les fuites d’épreuves, Ningar David Rogoto dit que, « cette manière de faire constitue un handicap pour la réussite. Ils doivent se concentrer pour réviser les leçons apprises en classe ».
Nane-Madji Honoré, professeur d’histoire géographie affirme être à 80% de son programme. « Dans notre département, l’essentiel des leçons a déjà été dispensé. Nous sommes à 80%, il ne reste pas grand-chose », rassure-t-il. Mais seulement, poursuit le professeur, « il y’a un problème à soulever, le passage systématique qui fait que beaucoup d’élèves n’ont pas de niveau aujourd’hui. C’est ça notre inquiétude ».
Du lycée Félix Eboué au lycée technique commercial, l’engouement est presque le même. Sur le mûr sont affichés les résultats du bac blanc. Cerata Allahtoigué, élève en classe de terminale G1 consulte minutieusement la liste. «Avec 8,98 je ne suis pas mal, par rapport aux autres regardez», se réjouit la jeune fille devant le babillard qui présente les résultats alarmants tels que , sur 130 candidats au bac G1, seuls 6 sont admis, sur 132 en G2, 20 sont admis. « Avant l’examen blanc, j’avais peur, mais plus maintenant que j’ai vu mon travail et déceler mes lacunes, je peux encore doubler d’efforts d’ici le 19 », se console-t-elle. Les polycopes leurs sont partagés par les enseignants pour rattraper le temps perdu par les grèves, renseigne l’élève.
Au collège évangélique, tous les programmes sont achevés, les élèves et enseignants se prêtent aux révisions des cours en attendant le 19 juin. « Je suis déjà prête je peux le dire ainsi au vu de ce que nous avons appris et les révisions qui se poursuivent », rassure Soldjé Eugénie, élève en classe de TA4. Se prononçant sur le niveau des élèves en général, le professeur de philosophie Madjidouna Ézéchiel, déclare que le niveau sur le plan national est nul. « L’éducation est presque enterrée au Tchad. Quel qu’en soit l’effort qu’on fourni, on sait que le niveau d’éducation chute au fur et à mesure ». Ajoutant que pour ce qui concerne ses élèves, ils sont bien outillés, les programmes sont achevés à 100%. On est entrain de réviser, repasser partout, les coins et recoins donc pour nous ce n’est pas un problème, même si c’est demain ils sont suffisamment outillés pour affronter le bac », conclu-t-il.
Ndjondang Madeleine