Voici le dialogue inclusif voulu par l’opposition politique tchadienne
Le document du dialogue inclusif voulu par l’apposition politique tchadienne est dévoilé ce jeudi 03 août 2017 à la presse. C’est un document élaboré et adopté par les partis politiques de l’opposition réunis en séance plénière du 4 au 7 juillet 2017 à N’Djaména.
Pour les partis politiques, le Tchad vit un drame sans précédent depuis la conquête du pouvoir par les armes le 1er décembre 1990 par le Mps. « Progressivement , l’exercice du pouvoir a abouti à une dictature aux couleurs démocratiques dont les ingrédients les plus visibles sont : la confiscation du pouvoir avec des simulacres d’élections, les atteintes constantes et graves aux droits et aux libertés avec à la clé, les arrestations des acteurs sociopolitique et l’interdiction des activités politiques ; l’utilisation de l’ANS comme une milice privée en lieu et place de la police et de la gendarmerie, pour les basses œuvres du pouvoir en violation des lois de la République ; l’exacerbation des conflits intercommunautaires et religieux pour opposer les populations les unes aux autres ; la militarisation à outrance par un surarmement de l’armée nationale aux effectifs inconnus, une armée qui n’a jamais été reformée, restée fortement tribalisée pour être utilisée à l’extérieur à des fins personnelles et pour couronner le tout une corruption galopante et déstructuration de l’Etat qui a cessé d’exister », présente l’opposition démocratique.
Elle constate que le Tchad est dans l’impasse totale, dans tous les domaines. « Le pays est en effet plongé dans une crise sans précédent qui impose à ses dirigeants, une dose de patriotisme et de bon sens pour accepter de jouer franc-jeu et de remettre tout à plat pour repartir sur des nouvelles bases », estime-t-elle. L’opposition pense que le Forum proposé par le gouvernement ne servira qu’à valider ses propres options qu’il ne règlera absolument aucun problème du Tchad.
De ce fait, l’opposition démocratique soutient que seul le dialogue inclusif serait à même de sortir le pays de l’impasse actuelle. C’est pourquoi, elle propose d’abord la mise en place d’un Comité d’organisation et de suivi paritaire majoritaire-opposition. Ce comité aura pour mission de « préparer et organiser des assises nationales dans un délai d’un mois après sa mise en place avec le soutien d’une équipe technique ; approcher les organisations politiques, politico-militaires et la diaspora pour obtenir les conditions de leur adhésion aux conclusions des assises ; inviter les acteurs politiques et sociaux ainsi que les partenaires internationaux aux assises ; diriger les assises dont la durée n’excèdera pas quinze jours et superviser l’organisation d’élections législatives et communales qui auront impérativement lieu avant la fin de l’année 2018, selon des modalités arrêtées par les assises ».
Les partis politiques de l’opposition souhaitent l’adoption des lois relatives aux élections au contexte politique pour des consultations claires et exemplaires. « Il faut acter les assises dont les conclusions s’imposent au gouvernement sous la supervision internationale (Union européenne, OIF, ONU et UA) et exiger du gouvernement et de l’assemblée nationale en place à collaborer loyalement avec l’organe de suivi et à mettre à sa disposition tous les moyens dont il aura besoin pour son fonctionnement », propose l’opposition démocratique.
Pour l’opposition le présent plaidoyer remettra le Tchad sur les rails et elle réitère sa pleine et entière responsabilité à y contribuer.
Asnan Non-Doum Saturnin