L’organisation mondiale contre la torture (Omct) et la ligue tchadienne des droits de l’homme (Ltdh) dans leur rapport conjoint d’enquête sur la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022 au Tchad rendu public ce 26 avril 2023 ont formulés plusieurs recommandations aussi bien à l’endroit de l’Etat et du gouvernement tchadien qu’à la communauté internationale (Onu, Unions africaine et européenne, Ceeac, Oif).
A l’Etat et au gouvernement tchadien, l’organisation mondiale contre la torture et la ligue tchadienne des droits de l’homme recommandent entres autres, la libération immédiate de toutes les personnes encore en détention dans le cadre des manifestations du 20 octobre 2022 y compris celles qui sont à la prison de Koro Toro et dans tous les lieux de privation de liberté à travers le pays ; De collaborer et travailler avec la société civile afin de promouvoir l’ouverture de l’espace civique, le respect des droits humains et la protection des défenseurs des droits humains; De prendre les mesures de dialogue et d’apaisement afin de faciliter le retour sans obstacles des leaders et militants de l’opposition et de la société civile ayant organisés les manifestations du 20 octobre; D’engager des enquêtes rapides, approfondies et transparentes sur toutes les graves violations des droits humains survenues dans le cadre des évènements du 20 octobre 2022, en prenant en compte les différents rapports d’Ong et de la commission nationale droits de l’homme ; De prendre des mesures urgentes afin de s’assurer que dans tous les cas d’allégations d’exécutions extrajudiciaires, de torture, de mauvais traitements et de disparitions forcées, des enquêtes promptes, impartiales et indépendantes soient menées pour identifier les responsables, indépendamment de leur statut ; De créer un fonds d’indemnisation des victimes pour garantir que les réparations décidées par les tribunaux nationaux puissent être exécutées et de donner des instructions fermes aux forces de l’ordre sur la nécessité de respecter les droits humains lors de l’encadrement des manifestations publiques ;
A la communauté internationale, il est recommandé ce qui suit, de veiller à la mise en place d’une commission d’enquête véritablement indépendante capable de documenter la totalité des violations des droits humains survenus le 20 octobre 2022 et les jours suivants ; De soutenir et accompagner le processus de dialogue entre les leaders de la transition et les leaders de l’opposition et de la société civile en exil ; De veiller au respect des délais de la transition, au transfert du pouvoir à un gouvernement civil et aux critères de non-éligibilité des personnes ayant exercé des hautes responsabilités édictées par l’Union africaine et à l’organisation d’élections libres et transparentes y compris à travers le déploiement d’observateurs électoraux indépendants au terme de la période électorale.
Kedaï Edith