Suite à la déclaration du Tradipraticien, Mokembaye Joël le 15 avril dernier sur ses produits qui traitent le Sida, l’infectiologue Dr Djiddi Ali Sougoudi revient pour dire que scientifiquement parlant, on n’a pas encore trouvé le traitement de cette maladie.
Selon l’infectiologue, ce qu’a déclaré le tradipraticien lors de sa conférence le samedi passé est grave. « Affirmer que ses produits traitent le sida, est très grave pour nous infectiologues, scientifiques qui savons qu’il n’y a pas un traitement radical qui élimine de l’organisme humain le virus du sida », estime-t-il.
En effet, explique Dr Djiddi Ali Sougoudi, le Vih est un virus qui se multiplient à l’intérieur de la cellule Cd4. Il est un retrovirus mutant qui se divise en réplication c’est-à-dire, il se casse à l’intérieur de la cellule et change de forme, de longueur. Il a plusieurs étapes : la transcriptase inverse, l’entrée dans la cellule, la sortie de la cellule en faisant intervenir l’enzyme comme la protéase. Ce qui fait que le virus est difficile à cerner, seuls les Arv arrivent à contrôler et à empêcher sa pénétration dans la cellule et sa multiplication, mais on ne peut pas l’éliminer de l’organisme. Dès que le patient arrête le traitement, le virus va rebondir pour se multiplier.
L’infectiologue reconnaît tout de même l’existence de la parapharmacie. « Tous les produits qu’on a ici que ce soit l’ail, l’oignon, le cola, même les fruits sauvages sont vendus en comprimés, en gélules, aussi en poudre et ces produits traitent les maladies. On ne déni pas la médecine traditionnelle d’autant plus que la médecine moderne vient d’elle, mais nous sommes contre les comportements qui frisent le charlatanisme », relève-t-il.
« Un tradipraticien ne peut pas se lever contre la science pour dire qu’il traite le sida, une maladie qui a dépassé tous les scientifiques. Il peut, peut-être traiter certaines maladies opportunistes, calmer les douleurs, traiter la diarrhée, les maux de tête, mais traiter le sida, ce n’est pas vrai », regrette Dr Djiddi Ali .
Pour lui, une seule plante peut avoir plusieurs variétés de substances, certaines sont toxiques pour l’organisme et d’autres non. Il faut avoir fait la botanique pour connaître l’intime anatomie des plante. Et il demande au malade de continuer avec les Arv. « Il ne faut pas croire en ceux qui vendent les plantes sans expertise. Ces décoctions peuvent bousiller les reins, le foie et d’autres organismes, le dosage n’étant pas connu », a conclu Djiddi Ali Sougoudi.
Ndjondang Madeleine