Politique

L’essentielle de la formation des journalistes sur le traitement de l’information liée à la dignité humaine

L’essentielle de la formation des journalistes sur le traitement de l’information liée à la dignité humaine 1

Le président de l’Association pour la promotion des libertés fondamentales au Tchad (Aplft), Ali Mbodou Mahamat, a animé le 5 avril dernier, l’atelier de formation des journalistes, blogueurs, des leaders de la société civile et des jeunes. C’est une initiative de Libre Afrique Tchad.

Dans sa présentation, Ali Mbodou Mahamat a expliqué que la personne humaine doit être reconnue comme une personne juridique, dotée de volonté, et non pas instrumentalisée par autrui et ainsi avilie. «Le principe de dignité interdit alors de déshumaniser l’être humain en l’utilisant comme une chose, c’est-à-dire en l’aliénant à une autre fin que lui-même. Pour le Conseil d’État, « le respect de la dignité de la personne humaine est une des composantes de l’ordre public » », souligne-t-il.

Dans la dimension juridique de la dignité humaine, l’orateur informe qu’en droit, la notion de dignité humaine a été inscrite dans des documents internationaux élaborés après la deuxième guerre mondiale par la Charte internationale des droits de l’homme. «La Déclaration universelle des droits de l’homme comporte la première affirmation mondiale de la dignité et de l’égalité  inhérentes de tous les êtres humains. Elle consacre la notion de dignité humaine et son existence inhérente à l’être humain dans son préambule», renseigne Ali Mbodou Mahamat.

Selon Ali Mbodou Mahamat, le journaliste s’engage à ce qu’aucun programme ne soit de nature à porter atteinte à la dignité de la personne humaine. « Il est tenu de respecter les droits de la personne relatifs à la préservation de sa vie privée, de son honneur et de sa réputation, tels qu’ils sont définis par les textes en vigueur », informe Ali Mbodou Mahamat. Il ajoute que le journaliste ne doit pas mettre en avant « l’esprit d’exclusion, ni encourager des propos diffamatoires ou injurieux à l’encontre des téléspectateurs ».

Parlant du respect de la personne humaine dans les médias, le formateur estime que le journaliste doit prendre les précautions nécessaires lorsque des propos difficilement soutenables ou des témoignages relatifs à des événements particulièrement dramatiques sont diffusés dans les journaux, les émissions d’information ou les autres émissions du service. « Le public doit alors en être averti préalablement. Ces principes s’appliquent aussi bien pour les émissions en direct que pour les émissions en différé ».

Pour l’orateur, le journaliste veille à ce que ses émissions respectent les droits de l’enfant tels qu’ils sont universellement reconnus. « À cet effet, dans le cadre de ses émissions, elle prend toutes les mesures nécessaires à la protection du jeune public, qu’il soit téléspectateur ou participant. Le journaliste/média veille à ce que les émissions destinées au jeune public soient exemptes de toute violence verbale », complète.

En conclusion, Ali Mbodou Mahamat affirme que « l’exclusion, les inégalités, les injustices peuvent conduire à l’extrémisme violent qui pourrait être source d’instabilité de nature à porter une atteinte grave à la dignité humaine ».

Nadjita Namlengar