Le gouvernement burkinabé a ordonné ce 27 mars 2023, la suspension de la diffusion des programmes de la chaîne France 24 dans tout le pays, après la retransmission par la chaîne de télévision d’un entretien avec le responsable de la branche Nord-Africaine d’Al Qaïda (Aqmi).
La Chaîne de télévision France 24 a diffusé ce mois de mars dans ces antennes, l’interview de Yezid Mebarek également connu sous le nom d’Abou Oubaïdah Youssouf al Anabi, qui a revendiqué le titre d’« émir d’Al Qaïda au Maghreb islamique » en 2020, par la chaîne France 24
Pour Ouagadougou, qui fustige l’interview faite par la chaîne , « en ouvrant ses antennes au premier responsable d’Aqmi, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine », a déclaré dans un communiqué le ministre de la communication du Burkina Faso, Jean-Emmanuel Ouedraogo.
La chaîne France 24 pour sa part dans un communiqué, « déplore cette décision et conteste les accusations sans fondement ». « Jamais la chaîne n’a donné la parole directement à Yezid Mebarek, prenant soin de relater ses propos sous la forme d’une chronique permettant la distanciation et la contextualisation nécessaires », a-t-elle ajouté, évoquant un « motif qui sert de prétexte » au gouvernement burkinabé.
Les relations entre Paris et Ouagadougou se sont détériorées depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire après un coup d’Etat en octobre dernier . En janvier2023, le Burkina Faso a donné un mois à la France pour retirer ses troupes du pays après avoir mis fin à un accord militaire qui permettait aux forces françaises d’aider les autorités locales contre l’insurrection islamiste dans la région du Sahel.