Fuyant la précarité dans laquelle vivent ses parents et à la recherche des conditions de vie meilleure, Monodji Christelle quitte son village natale dans le Sud pour N’Djamena, où elle travaille depuis lors comme femme de ménage
A 14 ans, Monodji est sensée être sur les bancs de l’école comme toutes les filles de son âge. Mais ça n’a pas été le cas « j’ai dû arrêter d’aller au lycée , en classe de 5ème , mes parents ne pouvaient plus assurer mes études et mon papa voulait me donner en mariage » confie la jeune fille. Chose qu’elle n’a pas pu supporter, ce fût sa véritable motivation. Elle décide alors de venir en ville sous la couverture de sa maman « je ne voulais pas que mon père me soupçonne de quoique ce soit, mais ma maman et moi attendions le bon moment pour que je parte du village. J’ai entendu dire qu’un groupe de filles de mon village comptait aussi venir en ville, c’est alors que je les ai suivi », relate t-elle, sourire au lèvre.
A la recherche des meilleurs conditions de vie certes, mais son jeune âge ne lui a pas rendu la tâche facile « c’était difficile pour moi à mes débuts. Je voulais juste trouver où faire la vaisselle ou la lessive, mais ce n’était pas évident vu mon âge. Dans chaque maison où je suis allé demander du travail, les gens étaient réticents » se rappelle Christelle. Mais la réticence n’aura pas duré trop longtemps , elle fini par le trouver, ce fameux travail de femme de ménage. « J’ai fini par trouver le travail où on me payait 15000f le mois. Seulement, je devrais tout faire dans la maison. Vaisselle, lessive, m’occuper des enfants, aller au marché, bref tout ce qui est ménage. C’était pénible », explique la jeune fille qui dit avoir abandonné après un an parceque, pour avoir son dû, il fallait attendre 3 mois et même pas la totalité
Après la première expérience, s’en est suivie une deuxième depuis son départ du village en 2021. Aujourd’hui, Monodji a 16 ans avec a son actif le courage, la maîtrise de ce que c’est que faire le ménage. Cela lui donne alors la change de trouver à nouveau un autre endroit où exercer à Gassi dans le 7ème arrondissement « c’est depuis novembre que je travaille ici. Au départ, ma patronne ne pensait pas que je serais à la hauteur de ses attentes, mais avec le temps j’ai su l’amener à me faire confiance et tout va pour le mieux. Son salaire est passé de 15000f à 30000f » se réjouis t elle, ajoutant que c’est en partie pour sa génitrice et ses cadets qu’elle travaille. Mais elle compte tout de même regagner les salles de classe ne serait ce que pour obtenir son brevet d’étude fondamentale (Bef)
Ndjondang Madeleine
