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Les sinistrés d’inondations sont abandonnés à leur triste sort

Les sinistrés d’inondations sont abandonnés à leur triste sort 1

Victimes des inondations de la montée des eaux des fleuves Chari et Logone en fin d’année 2022, les sinistrés de Toukra et de Walia sont abandonnés à eux même. En attendant la promesse de réhabilitation  annoncée par le Gouvernement, ils broient du noir et craignent la saison des pluies qui s’approche à grand pas.

C’est environ 2500 ménages sur le site de Walia selon nos informateurs, qui ont occupés en cascade le lieu avec leur moyens de bord, tels que les bâches, les morceaux de tissus et vieilles tôles à cause des inondations et  qui ne savent plus à quel saint se vouer, lasser d’attendre les secours.

D’après  le président du site de Walia  Danra Samson, le plus dure à vivre est  la faim et l’insécurité qui règnent en maître depuis le départ du point focal  de la police. « Depuis octobre , chaque ménage avait reçu 1 à 2 «coros »(meurettes) de riz, soit de maïs avec quelques litres d’huile et une somme de 42000f comme assistance. Apres cela,  plus rien jusqu’à aujourd’hui » précise le président.

« Au début, nous travaillons avec un point focal du ministère du genre et de la solidarité nationale qui venait recenser nos problèmes . Mais  ce point focal a détourné les vivres que les Ong avaient donné pour nous »,  confie Danra Samson qui dit être allé au ministère plusieurs fois s’enquérir de la situation, mais sans suite.

En plus de chercher à survivre, les sinistrés font face à l’insécurité qui bat son plein depuis le départ de la police.  Malgré les efforts des responsables du site pour assurer leur sécurité , les cas de viol sont récurent suivis des grossesses non désirables, nous renseigne tristement un parent.

Visiblement, rien ne va. Pourtant, chaque sinistré détient une carte sur laquelle est mentionné locataire ou propriétaire distribué par le point focal du ministère du genre et de la solidarité nationale. « ces cartes ont été distribuée aux sinistrés avec la promesse de réhabilitation par le Gouvernement. Bientôt les premières pluies vont tomber où irons- nous ? Même au quartier des chambres de 10000f sont passées à 17500f voir 20000f » s’indigne Danra

Du site de  Walia en passant par celui  de Toukra, la misère et la tristesse se lisent sur les visages. Le cas de Halimé  Haroun nous accroche particulièrement. Elle a vu mourir son père par manque de moyen financier , deux mois après leur arrivée sur le site. Elle raconte « mon père allait bien jusqu’au jour où nous avons tout perdu dans les inondations.  On a été obligé de venir ici, mes frères et moi. Deux mois après,  il est tombé malade et a rendu l’âme parce qu ’on avait pas d’argent pour le soigner ». Aujourd’hui,  seule sa mère se débrouille comme elle peut pour s’occuper d’elle et ses 7 petits frères

Ndjondang Madeleine