Le passage de l’analogique au numérique, un défi pour les réparateurs
L’avènement du numérique porte un coup dur aux activités des réparateurs des postes radios, des montres et écrans téléviseurs analogiques. Peu des gens sollicitent les services de ces réparateurs.
Ce samedi 15 Juillet aux environs de 12heures, dans un atelier de réparation d’appareils situé au marché Al-Adala à Amtoukoui, on aperçoit Mahamat, un réparateur des postes radios et montres devant les carcasses de ses appareils. À côté de lui, un sac contenant de tournevis, testeurs et autres matériels de réparation. « Depuis une semaine, je n’ai même pas enregistré un client », affirme-t-il. A quelques mètres de cet atelier se trouve un autre point de réparation des appareils récepteurs. Là, un petit garçon s’efforce à démonter un vieux poste radio sous le regard de son père qui est allongé sur une natte près lui. Un client assis sur une chaise attend son poste radio entretemps. « L’avènement des appareils numériques fait que nos activistes ont considérablement diminué. Par exemple, pour tout le mois de juin, j’ai comptabilisée 7 postes radios dépannés mais un seul client est venu récupérer. Ce qui constitue un manque à gagner pour mon atelier », se lamente Ousmane, propriétaire de l’atelier.
Les réparateurs de montre et des écrans téléviseurs analogiques ne sont pas épargnés par la révolution technologique. « Avant l’arrivée des écrans plasmas, nous recevions six à dix clients par jour parfois au-delà. Mais actuellement, il est très difficile d’avoir même un seul appareil à réparer par jour », se plaint Mbairakoula réparateur des écrans téléviseurs au quartier Paris-congo.
Selon les réparateurs, les téléphones portables équipés des fonctions qui jouent aussi le rôle de la montre, de la calculatrice et du lecteur Mp3 et 4 sont les vraies causes de la rareté de la clientèle. « De nos jours les jeunes utilisent rarement la montre et la radio au détriment de ces téléphones portables. C’est la révolution technologique, on ne peut rien faire face à cette situation. Néanmoins, nous enregistrons quelques rares clients qui sont pour la plupart des personnes âgés », expliquent les réparateurs.
Face à cette situation, les réparateurs ont vu leurs revenus journaliers chutés. « Avant je gagnais au moins 7000 FCFA par jour mais maintenant c’est difficile d’avoir même 2000f par jours », nous confie Gali, un réparateur au quartier Ridina. Cette rareté de la clientèle oblige certains réparateurs à associer leur métier à d’autres activités génératrices de revenus. C’est le cas de Kouma, un jeune réparateur au quartier kamnda. « Je vends des petits articles pour ma prise ne charge parce qu’il n’y a presque plus d’appareils à réparer », justifie-t-il.
Pour les réparateurs, la non maitrise des techniques de réparation des appareils numériques constituent pour eux un obstacle. Déjà, certains envisagent d’apprendre afin d’être en phase avec les innovations technologiques actuelles.
Miriam. D et S. Colette