Dans le cadre d’un projet mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao), nous avons assisté le 10 mars 2023 dans les locaux de la délégation provinciale de l’élevage du Lac au processus de transformation (de l’abattage au séchage), de la viande fraiche en viande séchée.
La Fao pour faire face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Lac à mis en œuvre plusieurs projets. Une visite a été rendue le vendredi dernier au projet, « Action pour un pastoralisme résilient face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Lac » financé par l’Ambassade de France. L’occasion a été offerte de découvrir dans les locaux de la Délégation Provinciale de l’élevage le processus de déstockage via la transformation de la viande fraîche en viande séchée. Le produit fini qui se présente sous forme de poudre de viande est destiné à la distribution dans les centres de santé. Les principaux bénéficiaires sont : enfants à malnutrition aiguë modérée, femmes enceintes et femmes allaitantes .
Selon l’animateur de la Fao basé à Bol Lamine Mahamat Zene, la transformation de cette viande passe par un processus de préparation de l’animal dans le respect des conditions hygiéniques, d’abattage , de séchage, de broyage, et enfin de conditionnement (mise en sachet).
Apres avoir abattu et dépouiller les bovins par les bouchers, le chef de secteur élevage de Mamdi, Abakar Ali Mbodou a inspecté la viande pour s’assurer que les bovins abattus ne présentent pas de signe de maladies.
Puis, vient la phase de tri (séparation de la viande rouge, des tendons et des os). les viandes rouges sont envoyées chez les femmes transformatrices pour sa transformation en « charmout ».
Selon Achta Mbokori l’une des femmes transformatrices « après avoir coupé en morceaux la viande pour le séchage, nous faisons la salinisation qui consiste à mélanger la viande coupée en morceaux avec du sel et de l’acide citrique. Nous prenons d’abord en compte les règles d’hygiène avant de faire la salination qui consiste à mélanger pour 1 kilogrammes de viande, 10 grammes de sel et 2 grammes d’acide citrique avant de les sécher dans l’aire de séchage entièrement clôturée avec les tamis métalliques »,explique- t-elle.
L’équipe des bouchers et des femmes transformatrices « Chaffo-Challo », constituée de 16 femmes sont payée par la Fao en cash d’un montant de 3500 xaf par personne après leur prestation de service.
Notons que ce projet vise à produire 4 tonnes de poudre de viandes séchées pouvant servir à soulager environ 400 femmes enceintes, 300 femmes allaitantes, 500 enfants de moins de 5 ans fréquentant le centre de santé dans le cadre de la prévention de la malnutrition et 133 enfants en situation de malnutrition aiguë modéré .
Lobey Bab Sidick
