Le palais de justice d’Amtiman en ruine
Le palais de justice d’Amtiman qui a abrité la session criminelle le samedi 8 juillet 2017 est dans un état de délabrement avancé. Ce bâtiment construit dans le cadre du programme d’appui à la justice au Tchad, ressemble aujourd’hui à un immeuble abandonné. Le manque d’entretien en est la cause.
« La session criminelle du Tribunal de grande instance d’Amtiman ne peut pas se tenir dans une salle remplie d’ordures », lâche un juge, membre de la délégation de la Cour d’appel de Mongo venu la veille pour examiner les trois dossiers portés devant cette juridiction.
L’état dans lequel la délégation a trouvé le palais de justice d’Amtiman est choquant. « Ce n’est pas l’image d’un palais !», s’exclame le président de la cour d’appel de Mongo Wadana Paul.
D’abord la route qui mène au palais est presque impraticable. Des dunes de sable et des touffes d’herbes rendent l’accès difficile. De loin, on voit la silhouette d’un hameau abandonné au milieu de hautes herbes qui fait office de restaurant à l’entrée du palais.
La cour du palais est transformée en un vaste champ où divers plants et herbes se disputent la place en cette saison de pluie. Deux véhicules scellés sont garés entre-temps dans la cour du Tribunal. Les portes de la salle d’audience sont couvertes de poussière. A l’intérieur, ce sont des araignées qui se sont installés sur les murs et les plafonds en état de délabrement. Certains ventilateurs et lampes sont endommagés. Deux vieilles chaises en bois servent de siège pour les juges. Ces chaises datent de 17 ans, témoigne le conseiller de la cour d’appel de Mongo, ancien président du Tribunal d’Amtiman. « C’était en 2000 que j’avais fabriqué ces chaises parce qu’à cette époque on n’avait pas de chaises. 17 ans après, je retrouve les mêmes chaises, c’est vraiment regrettable », déplore Mbainaidouba Yokoumam.
Au secrétariat du greffier, deux vieilles étagères servent à garder les archives dans un désordre indescriptible. Le bureau du substitut est transformé en cellule malgré qu’une pièce soit prévue pour les prisonniers à l’angle du bâtiment. Certains bureaux ne sont pas ouverts depuis des années. Les couloirs du palais ressemblent à un chantier abandonné. Les tuyaux sont entassés ça et là.
Sur le champ, les instructions sont données aux responsables du Tribunal pour rendre la salle d’audience propre. Lesquels n’ont pas souhaité faire de commentaire sur cet état de chose.
Le président de la Cour d’appel, Wadana Paul, se dit déçu du comportement de ses collègues. Il les invite à prendre leurs responsabilités en rendant les lieux propres. « Le bâtiment est construit le Programme d’appui à la justice au Tchad, il vous appartient de les entretenir » conseille-t-il lors de l’ouverture de la session criminelle d’Amtiman qui marque la dernière étape de la session relevant de la Cour d’appel de Mongo.
B.S
