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Les évènements de Sandana : un an déjà mais la justice n’est toujours pas faite

Les évènements de Sandana : un an déjà mais la justice n’est toujours pas faite 1

Le Comité de gestion de crise de Sandana a organisé le jeudi 9 février dernier, une cérémonie de prière et de recueillement, en mémoire des victimes des tristes événements de Sandana il y a exactement un an.

Le président du comité de gestion de crise de Sandana, Ndiguigue Mayana, rappelle qu’il y a un an, exactement le 09 février 2022, par une journée radieuse comme cela est habituelle en ce moment-là, un accident de la voie publique va tragiquement changer le cours de la vie dans le village de Sandana dans le Canton Koumogo, province du Moyen-Chari. « Un corps sans vie d’un homme de la communauté arabe a été découvert sur la route. En dépit du constat fait par les services de gendarmerie ayant conclu à une mort accidentelle, les membres de la communauté arabe, sous la conduite d’un certain Garam, se sont organisés et ont encerclé le village de Sandana où ils ont occupé tous les issues et points névralgiques », raconte Ndiguigue Mayana. Il ajoute que « les assaillants tiraient sur toutes les personnes qui tentaient de s’échapper du village. Le bilan est depuis connu : douze (12) personnes froidement abattues au motif que se sont les Saras qui ont tué leur frère ; que cela serait la suite du conflit de 2019 au cours duquel huit (08) autres personnes avaient trouve la mort ».

Ndiguigue Mayana déplore malheureusement, que les autorités provinciales d’abord, et les membres du gouvernement descendus sur le terrain ensuite, ont tous travaillé à dénaturer les faits en les qualifiant de conflit intercommunautaire ou de conflit éleveurs-agriculteurs. « Aujourd’hui même, les enquêtes piétinent et la procédure judiciaire engagée pour situer la responsabilité des uns et des autres n’a pas beaucoup avancé », regrette Ndiguigue Mayana

Mais le représentant des avocats des victimes, Midaye Guerimbaye, rassure que l’affaire en instruction et en bonne voie. Il appelle les victimes et leurs parents à croire en la justice tchadienne. « Même si certains ne croient pas en la justice, moi je crois. Il y a des hommes intègres, compétents et incorruptibles », déclare-t-il.

Le gouverneur de la province du Moyen Chari, Ousmane Brahim Djouma, qui a pris part à cette cérémonie commémorative rassure qu’il n’est ni pour une communauté ni pour une religion moins encore pour une ethnie. « Nous sommes là pour mettre de l’ordre, de la tranquillité. Arrêter ceux qui ont fauté et les remettre à justice. Et non pas de rendre justice. La Justice doit dire le droit en toute impartialité. Nous sommes tous Sandana, tous Tchadiens, et c’est normal que nous assistions à cette cérémonie », rassure-t-il.

Nadjita Namlengar