Dans un communiqué de presse, la Ligue tchadienne des droits de l’homme (Ltdh) porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’en date du 22 janvier 2023, les éléments de l’Armée nationale tchadienne (Ant) en opération dans le Lac ont procédé à la pendaison de onze (11) paisibles citoyens dont quatre (4) membres du comité d’autodéfense du Village Barkarom dans la sous-préfecture de Ngouboua/Département de Kaya.
Selon les résultats des collectes d’informations à la disposition de la Ltdh, les éléments de l’Ant sur instruction du commandant de régiment, colonel Alhadji Brahim Alias Takoul-Takoul, les victimes ont été soumises à des actes de tortures après leur arrestation et détention au camp militaire pendant dix-sept (17) Jours. « Après leur exécution par pendaison, les corps des victimes ont été enterrés clandestinement dans un charnier », informe la Ltdh.
« Alertés par l’attroupement et les cris des hyènes, les parents des victimes ont découvert cinq (5) corps dévorés. Les six (6) autres ont été exhumes et inhumes dans un cimetière du village sur autorisation dudit commandant de régiment », ajoute le communiqué de la Ltdh.
La Ligue tchadienne des droits de l’homme rappelle que depuis l’apparition du phénomène de Boko Haram dans la Région, « les éléments des forces de détense et de sécurité en intervention, soumettent en toute impunité la population civile a toutes sortes d’exactions : arrestations arbitraires, détentions illégales, tortures, traitements inhumains et dégradants, extorsions des biens, exécutions sommaires et extrajudiciaires et viol. Et pourtant le Tchad a ratifié plusieurs conventions qui interdisent ces actes ».
La Ltdh exprime son indignation face à ces pratiques qui relèvent d’un autre âge et promet à l’opinion la publication d’un rapport détaillé sur ce massacre dans un bref délai.
Elle exige du gouvernement la poursuite des auteurs et leurs complices afin que justice soit rendue et demande une enquête indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur les violations graves des droits de l’Homme en lien avec la lutte contre le terrorisme Tchad.
Nadjita Namlengar
