Dans une déclaration faite ce lundi 23 janvier 2023 à Nairobi au Kenya, Human right watch estime que le gouvernement de transition du Tchad devrait mettre fin à sa répression à l’encontre des opposants et accorder une réparation pour les graves violations des droits humains commises en réponse aux manifestations du 20 octobre 2022.
« Les autorités ont l’obligation de mener des enquêtes pénales rapides, indépendantes, approfondies et transparentes sur les graves atteintes aux droits humains liées à la répression, notamment les meurtres, les décès en détention et les actes de torture, et traduire les responsables en justice. Elles devraient libérer les manifestants qui ont été emprisonnés à l’issue de procès sommaires inéquitables en décembre dernier, et ceux qui sont toujours maintenus en détention préventive », exige l’organisation internationale de défense des droits de l’homme.
Selon le directeur pour l’Afrique centrale de Human right watch, Lewis Midge, « la violence à l’encontre des manifestants a été extrême et disproportionnée, faisant des dizaines de morts et de blessés, et des centaines de détenus n’ont pas pu recevoir la visite d’un avocat ou de leur famille ». Il indique que « les autorités devraient interdire immédiatement le recours aux balles réelles contre les manifestants et inviter les experts des Nations Unies à mener des enquêtes indépendantes. »
Pour Human rights watch, depuis le décès de l’ancien président Idriss Deby en avril 2021, le gouvernement de transition dirigé par son fils, le général Mahamat Deby, a à plusieurs reprises réprimé dans la violence des manifestations appelant à un régime démocratique civil. « Le gouvernement a ciblé en particulier les partis de l’opposition. Le 20 octobre 2022, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de N’Djamena, la capitale, et de plusieurs autres villes du sud du Tchad – dont Moundou, Doba et Sarh – pour protester contre la décision de l’actuel gouvernement de transition de prolonger la période de transition de deux ans »
« Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur des manifestants, tuant et blessant des dizaines d’entre eux, ont passé à tabac des personnes, les ont poursuivies dans des maisons et les ont arrêtées », d’après les constatations de Human Rights Watch.
Nadjita Namlengar