Dans un communiqué de presse, rendu public ce mercredi 4 janvier 2023, la plateforme citoyenne, (constituée du consortium des organisations du Logone, de la Coopérative Agro Sylvo Pastorale et Halieutique de Moundou, l‘Alliance des coopératives et mutuelle du Tchad et la société de développement des produits alimentaires en Afrique), dénonce les menaces d’expropriation des terres dans plusieurs cantons de la province. Elle demande aux Autorités de surseoir à ce projet
Selon la plateforme, les populations des cantons Kana, Déli, Kaga et Gari, dans le Logone occidental, sont menacés par un projet d’expropriation de leurs terres, estimées à plus de 1000 ha. Les cantons Bah, Gondoh et Dodinda, dans la même province, sont également menacés. « Ces espaces seront exploités par la société Olam Arise pour les installations industrielles précisément pour la zone économique spéciale du Logone occidental », informe le communiqué.
La plateforme citoyenne précise qu’elle n’est pas contre ce projet connaissant ces débouchés mais par expérience et dans les constats, « cette entreprise a causé du tort à beaucoup de tchadiens et autres africains dans le secteur de coton, huile de palme et bois. Surtout avec ces expériences, l’expropriation de ces paysans ne sera pas sans conséquences fâcheuses sur le plan socioéconomique ». D’ailleurs, selon le communiqué, il n’y a eu aucune étude d’impact réalisée et restituée à qui de droit par cette firme. « Et pourtant plusieurs Osc ont dénoncé cette pratique d’accaparement des terres pour des intérêts personnels », relève le communiqué.
La plateforme regrette la non implication des populations concernées et la non réalisation des études d’impacts socio-environnementales de ce projet et surtout l’accaparement des milliers d’hectare de terres fertiles aux populations. « A part ces menaces sur les populations de ces différents cantons et villages, il y a aussi des autorités qui usent de leurs positions pour imposer des pratiques anti administratives en les faisant croire que les décisions viennent d’en haut », indique la plateforme.
Cependant, elle rappelle aux autorités l’existence des principes, des directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers rédigés en accord avec la FAO et le comité de sécurité alimentaire qui expliquent clairement les principes d’occupations des terres et la loi 014/Pr/98 du 17 septembre dans ses articles 80, 81 et 82, qui définissent aussi clairement les principes généraux et la protection de l’environnement. « Malheureusement rien est appliqué face à cette expropriation en vue », constate le communiqué.
Suite à ces menaces et violation grave de ces principes des directives et de la loi 14, la plateforme « demande simplement et purement aux hautes autorités de surseoir à ce projet d’expropriation des habitants de ces cantons et villages. Elle demande à prioriser les intérêts des tchadiens et non de cette firme uniquement ».
Si rien n’est fait pour stopper ce projet, la plateforme se réserve le droit d’intenter d’autres actions de grandes envergures. « Elle compte sur l’esprit du bon sens, de dialogue et surtout de la paix tant prônée par le Président de transition, Mahamat ldriss Deby Itno pour surseoir à ce projet et prendre des bonnes décisions en conformité avec la loi ».
Nadjita Namlengar