A N’Djamena, les enfants sont en situation de détresse
Le Tchad à l’instar des autres Etats africains, célèbre la 27é édition de la journée mondiale de l’Enfant Africain ce 16 juin 2017 sous le thème : ‘’l’agenda 2030 pour un développement durable en faveur des enfants en Afrique, accélérons la protection, la responsabilisation et l’égalité des chances.
Plusieurs activités sont programmées par rapport aux festivités de cette journée’’. Cette célébration est une occasion de rendre hommage à l’enfant africain.
Ce vendredi 16 juin 2017 pendant que l’Afrique commémore la journée de l’enfant africain, sur les décombres de l’ex marché de Dembé dans le 7ème arrondissement, un groupe d’enfant se disputent pour un morceau de fer. Ces enfants dont l’âge varie de 7 à 12 ans sont à la recherche des ferrailles abandonnés. « Nous vendons ces ferrailles aux forgerons, ce qui nous permet de survivre », déclare l’un des enfants, visiblement affamé. « Mes parents sont décédés depuis 3 ans. Arrivé à N’Djamena, ma condition de vie est très difficile. Malgré qu’on m’ait inscrit à l’école, trouver de la nourriture est un véritable problème. C’est pour cette raison que j’exerce cette activité pour subvenir à mes besoins », complète un autre.
Si ce groupe d’enfants vend des ferrailles pour se prendre en charge, sous le viaduc de Chagoua, certains enfants sont obligés de devenir des cordonniers. Très tôt ces enfants se lèvent, panier contenant leurs matériels et un petit banc en main partent pour la recherche de leur pitance quotidienne. Ils arpentent les rues et carrefours de N’Djamena pour chercher les clients. « Avec ce travail, je réalise un chiffre d’affaire de 3000FCFA par jour. Grace à cette somme, je contribue à la prise en charge de ma famille », explique Mbainai, un enfant âgé de 12 ans.
Au Tchad, nombreux sont ces enfants qui travaillent soit pour leur survie soit par aider leur famille. Pourtant, ces travaux les exposent aux risques. D’autres abandonnent le chemin de l’école pour ces travaux. Situation qui irrite Mbainodjel Jean, enseignant à l’école communal du 7ème arrondissement. « La situation des enfants au Tchad est déplorable. Ces enfants sont exposés aux mauvaises conditions de vie caractérisées par le manque d’éducation, d’exploitation et de nourritures. Ils sont laissés à leur triste sort et abandonnés par leur propre parent », note-t-il.
Pour la ministre de la protection de la petite enfance et de la solidarité nationale, Mme Kade Elizabeth, cette journée donne l’opportunité de réfléchir sur les réalisations faites en faveur des enfants et les défis à relever. « Elle permet aux acteurs engagés dans le cadre du bien-être des enfants de concentrer leur effort pour développer une approche collective et adéquate des protections et de consolider leur effort dans la lutte contre les obstacles à la réalisation de leurs droits » ajoute la ministre.
Mbairam Koularambaye
