Le parlement européen regrette profondément que le régime n’ait pas respecté son engagement en faveur d’une transition démocratique et invite le gouvernement tchadien à solliciter de médiations nationales et internationales afin de sortir de l’impasse politique actuelle.
Les députés européens réaffirment « l’importance d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et d’une transition assortie d’échéances et menée par des civils, qui garantisse le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et rappelle qu’un dialogue constructif avec tous les acteurs civils et politiques est essentiel pour garantir la crédibilité et la légitimité du processus en cours. Ils demandent instamment que de « nouvelles élections législatives et présidentielle transparentes, inclusives et crédibles soient organisées dès que possible, dans le plein respect de la Constitution nationale et des normes électorales internationales, notamment en prévoyant la pleine participation des partis d’opposition » et regrettent profondément que « les autorités au pouvoir n’aient pas tenu compte de la directive claire du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine fondée sur la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, ni de l’engagement public antérieur du CMT selon lequel ses dirigeants ne seraient pas candidats aux prochaines élections ».
Le parlement européen invite « le gouvernement à solliciter le soutien des médiateurs nationaux et internationaux, du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, de l’Union africaine, du représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et d’autres organisations internationales, afin de sortir de l’impasse actuelle et de faire progresser le dialogue national et le processus de transition démocratique ».
Les parlementaires européens se disent extrêmement préoccupés par la persistance des niveaux élevés de corruption et d’impunité au Tchad. « L’absence de lutte contre l’impunité des auteurs de violations des droits de l’homme contribue à perpétuer ces abus et à affaiblir la confiance de la population envers les institutions publiques », constatent-ils.
Ils invitent l’Union européenne, ses États membres et la communauté internationale à réagir d’urgence à la situation humanitaire découlant de la situation des droits de l’homme au Tchad et à fournir au pays l’assistance nécessaire pour répondre rapidement à ses besoins urgents en matière de protection des personnes déplacées à l’intérieur du pays et des réfugiés.
Nadjita Namlengar