Dans son traditionnel message de Noël, adressé aux fidèles catholiques et à l’ensemble des Tchadiens, la Conférence épiscopale du Tchad énumère les opportunités de marcher ensemble mais aussi les manquements qui entrave la marche des Tchadiens dans la vérité.
Selon l’église catholique, le dialogue est le chemin du vivre ensemble de nombreux tchadiens estiment que le Dialogue national inclusif et souverain (Dnis) devait permettre, dans un débat franc et sincère, de jeter les jalons d’un Tchad nouveau, solide et démocratique. « A travers ce dialogue, le peuple tchadien Voulait démontrer sa capacité de se rencontrer au-delà de ses diversités, de s’exprimer librement et de s’écouter. Pendant le déroulement du Dnis, les Tchadiens courageux, animés a un fort sentiment patriotique, ont saisi cette occasion unique pour exprimer leur détermination et leur ambition de voir renaitre un Tchad nouveau, dans lequel tous les Tchadiens bénéficieraient des mêmes droits et devoirs », relèvent les évêques.
Comme la plupart des Tchadiens, les Evêques du Tchad, ont cru au Dnis et l’ont pris au sérieux. « Malheureusement, le caractère inclusif du dialogue n’a de été respecté. De surcroît, la révision de la charte de transition n’a de été à la hauteur des espérances du peuple tchadien », regrette le prélat.
Les manquements à la marche ensemble dans la vérité
Les évêques ont relevé plusieurs manquements à la marche ensemble dans la vérité, notamment au niveau de l’Eglise elle-même et surtout au niveau des hommes politiques.
Au niveau de l’église, ils notent les dérives autoritaires dans les communautés chrétiennes, l’absence des réunions de concertation, l’individualisme, le manque d’engagement dans la vie de l’Eglise. « Les manquements à la correction fraternelle dans nos communautés font que la vérité se dit à demi-mots par peur de représailles », constate l’église catholique.
Mais pour elle, les manquements les plus préoccupant s’observent, surtout, chez les acteurs politiques et les gouvernants. « Pendant une trentaine d’années, le pouvoir est confisqué et considéré comme un butin de guerre. Tous les moyens sont utilisés à cette fin: manipulation de la vérité, non-respect des lois de la République, clientélisme, achat de conscience, tout cela au détriment de la population qui continue à croupir dans la misère, à être victime des représailles et tueries », dénoncent les évêques du Tchad.
« Au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes que sont notamment la mauvaise gouvernance, les injustices, les inégalités et le chômage, on préfère se voiler la face en déplaçant les causes des problèmes sur des terrains ethniques, régionaux et religieux. Les événements du 20 octobre dernier et leur exploitation sont une illustration de la manipulation de la vérité. Tout cela constitue un déni de démocratie et affecte la confiance du peuple envers ses dirigeants », rappellent-ils.
Ils constatent aussi que certains groupes de la société civile se laissent prendre au piège de la corruption et de l’avidité. « Au lieu de poursuivre leurs objectifs premiers, ils les trahissent et perdent toute autonomie d’action en cédant aux facilités ».
Nadjita Namlengar