Politique

Vers la fin de la célébration de la journée de prière pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale

Vers la fin de la célébration de la journée de prière pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale 1

Initiateur de la journée de prière pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale qui réunissait à ses débuts les trois confessions religieuses du Tchad avant que le pouvoir ne la décrète en 2011, le clergé catholique invite à réfléchir à un autre format de cette journée.

Décrété depuis 2011 par le défunt président, la journée de prière pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale n’a pas été célébrée sous le format habituel. En cause, les dérives politiques, la généralisation de l’injustice, la gabegie, le népotisme et surtout les massacres du 20 octobre dernier. Cette journée de  prière est sensée « rassemblée les Tchadiens pour la prière pour la paix et non des hommes politiques avec des discours politiques ».

Pour le secrétaire général de la Conférence épiscopale, il faut changer le format actuel de cette prière pour que cela entre dans le cadre du dialogue interreligieux. « Au fil de temps, on y tient des paroles des pharisiens, on s’y blanchissait et cela en contradiction avec le sens de la prière. Nous lançons des appels et prions pour la paix mais quand nous voyons le comportement des acteurs politiques, c’est autre chose. On (Ndlr : gouvernants) crée des situations de troubles où quelquefois, ce sont les forces de l’ordre qui ont vocation de défendre la population qui se trouvent être les auteurs des troubles », déplore Abbé Romain Guelbé, secrétaire général de la conférence épiscopale des évêques du Tchad (Cet).

Et le pire dans ces situations dénonce le secrétaire général de la Cet, on ne dit pas la vérité sur ce qui se passe. « Quand les leaders religieux dénoncent ces dérives pour rappeler à l’ordre, on les considèrent parfois comme des opposants », ajoute-t-il.

Pour les prélats, les événements du 20 octobre dernier sont les résultats de l’obstination des hommes politiques qui, fustige Abbé Romain Guelbé, n’ont pas écouté les leaders religieux. « On ne proclame pas la paix », précise le Secrétaire général de la Conférence épiscopale qui assure que cette paix implique plusieurs éléments notamment « le respect des normes sociales établies, la justice, le bien commun». « On prie » d’un côté « pour la paix » mais de l’autre « on n’observe pas les normes. Du coup, il faut s’asseoir…réfléchir et trouver une autre forme qui soit la meilleure pour tous ».

Stanyslas Asnan