Malgré les conditions difficiles de travail, des hommes et femmes ont accepté apporter une assistance éducative aux enfants sinistrés.
« L’amour et le respect », c’est le titre de la leçon de morale qu’a choisi d’enseigner Koyabé Gnébo à ses élèves de la classe de Ce2 en cette matinée du 7 novembre. Assis sur les nattes, cahiers sur les cuisses, ces élèves répètent chaque phrase après la maîtresse. « Ce n’est pas facile d’encadrer tous les enfants quand on a dans une salle de classe, plus de 150 élèves. Mais que faire, personne n’a choisi d’être sinistré », explique cette enseignante, elle-même sinistré. « Nous nous sommes retrouvés ici mes élèves et moi par la force des choses. Et comme je ne voulais pas les abandonner j’ai choisi de continuer de les encadrer dès que le centre a été ouvert », justifie-t-elle. « C’est du volontariat », insiste Koyabé
Nous sommes à l’espace d’apprentissage des sinistrés à Toukra créé par Technidev (institut des technologies innovantes pour le développement) avec l’aide de l’Unicef où 1206 élèves sont déjà ressencés du Cp1 au Cm2 et un nombre important en attente selon le directeur Neuzilka Patience. Chaque enseignant est secondé par un animateur. « Notre travail consiste à maintenir de l’ordre. Parceque certains enfants sont turbulents, de plus le nombre d’élèves ne permet pas à la maîtresse de bien faire son travail », explique Louise Bahana, animatrice U-Report. « Parfois quand l’enseignants est absent, à travers l’animation et causeries éducatives nous occupons les enfants » renchérit Allahissem Fabien, chargé de l’éducation, animation pédagogique à l’école d’apprentissage des sinistrés .
De l’espace d’apprentissage des sinistrés de Toukra à l’école primaire et maternelle ‘’Al Ghalam Solidarité’’ sur le site des sinistrés de Walia, le constat est le même, du bénévolat au service de la nation. Certains élèves occupent les nattes, d’autres les table bancs. A côté de ceux là il y en a qui à même le sol suivent les cours à l’air libre par manque de classe. C’est dans ces conditions que Dering Angoïna Gabana dit tenir deux salles à la fois. « Actuellement je suis à 185 élèves et le nombre augmente de jour en jour ». Il dit avoir trouvé le moyen de s’en sortir. « J’ai une à l’intérieur et l’autre dans la cours. Ce que je fais, c’est que je copie la leçon au tableau, le temps pour les élèves de la recopier, je sors m’occuper de ceux qui sont dehors. Ce n’est pas facile, mais on tient bon en attentant que les choses s’améliorent », rassure-t-il.
Pour le chargé de communication de l’Association la plume pour la culture et le développement (Apcd), initiatrice de cette école, Ousman Thiam « cette initiative a pour but d’apporter un soulagement en faveur des sinistrés et nous comptons motiver ces enseignants, même si ce n’est pas grand-chose », informe-t-il.
Ndjondang Madeleine