Sur initiative du Centre de recherche en anthropologie et sciences humaines (Crash) en partenariat avec United States Institute of Peace (Usip), une dizaine de journalistes venus des provinces et de N’Djamena ont mené dans un hôtel de la capitale tchadienne des débats et des réflexions sur le repositionnement constructif des médias dans le processus de transition au Tchad.
L’atelier qui a réuni les journalistes des médias privés de N’Djamena et des provinces a servi d’un cadre d’échange sans filtre et de partage d’expérience. Il s’agit selon le Centre de recherche en anthropologie et sciences humaines (Crash) de susciter une intervention plus efficace des médias tchadiens en faveur d’une participation citoyenne et effective à toutes les étapes de la transition et d’une meilleure compréhension par l’opinion nationale de l’intérêt d’un accompagnement du processus par la communauté internationale. Au cours des travaux, les participants à l’atelier ont examiné l’évolution du processus de transition, identifier les principaux goulots d’étranglement et proposer des pistes d’intervention en faveur de la participation citoyenne, de la cohabitation pacifique et d’une meilleure compréhension du rôle de la communauté internationale dans le processus de transition.
« Cet atelier qui cherche à capitaliser vos voix, vos réflexions comme pointillés pour l’esquisse de la charpente d’un meilleur futur de notre pays », précise le Dr Djmet Seli.
D’après l’enseignant chercheur et politologue, Dr Evariste Ngarlem Toldé, informer en temps d’incertitude revient à se poser, en tant que journaliste, des questions sur l’essence même de son métier qui en temps normal consiste à apporter aux citoyens une information vérifiée, à même de les aider à avancer dans leur vie quotidienne et à prendre des décisions. « A travers le dialogue, les dirigeants cherchent souvent à consolider leur pouvoir, à prolonger leur mandat ou à coopter l’opposition tout en apaisant les critiques sous couvert de consultation et d’inclusion. Aucun changement, aucune paix, aucune stabilité ne peut venir des salles de négociation ou de dialogue si les journalistes ne prennent pas en main leur destin en attirant l’attention sur des questions-clés liées à l’avenir du Tchad », précise-t-il.
Stanyslas Asnan