Au cours de son point de presse fait ce vendredi 22 juillet 2022, le président de l’Ordre national des avocats du Tchad, Me Djerandi Laguerre Dionro a dénoncé la mal gouvernance et la mauvaise gestion caractérisées par la corruption et le détournement des deniers publics. Il demande au parquet de se saisir de l’affaire de la Sht.
Pour le bâtonnier Me Djerandi Laguerre, la bonne gouvernance voudrait que les institutions publiques gèrent les ressources publiques de la manière qui permette la réalisation des droits de l’homme. « Ce qui suppose la transparence dans la gestion des ressources publiques et une lutte vigoureuse contre la corruption, le respect de la règle de droit et une justice efficace », relève Me Djerandi Laguerre. Malheureusement, constate-t-il, « la corruption et les détournements des deniers publics sont devenus légion et banal ».
Selon Me Djerandi Laguerre, de nombreux cas se sont produits par le passé. Mais là où le bât blesse, « les mauvais gestionnaires de la chose publique, les acteurs de la corruption et les détourneurs des deniers publics ne sont souvent pas inquiétés ou si des procédures sont engagées, elles n’aboutissent à rien et ces personnes sont d’ailleurs mieux récompensées dans d’autres responsabilités ». Me Djerandi Laguerre dénonce le deux poids deux mesures de la justice face à ces détournements. « La justice s’arcboute sur les menus fretins, les petits bandits, délinquants et voleurs et laisse libre-court aux grands bandits, grands délinquants et grands voleurs qui pillent les ressources publiques, mettant ainsi à mal les ressources qui devraient permettre la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels des tchadiens », regrette-t-il.
Le bâtonnier s’interroge sur élan que prend le cas le plus récent à la Société des Hydrocarbures du Tchad (Sht) et sur le silence du parquet. « Dans une affaire rocambolesque comme celle-là, sous d’autres cieux, le Parquet se saisit d’office et communique pour, tant la préservation de l’intérêt général que le respect du droit de la défense », estime Me Djerandi Laguerre qui en appelle au sens de justice des autorités de transition afin que cette affaire soit confiée à la justice et qu’elle ait véritablement les mains libres pour faire toute la lumière et que le droit soit dit. « C’est de cette façon que le peuple sera rassuré que des bons jalons sont entrain d’être posés par les autorités de transition pour qu’à la fin de celle-ci, ceux qui prendront le relais par des élections libres et transparentes se mettent dans la dynamique mise en place ».
Nadjita Namlengar