A 21 ans, Fatimé Zara Haroun, la « super Banat » a plaidé ce jeudi au Forum Politique de Haut Niveau pour le développement durable, la principale plateforme mondiale pour le suivi et l’examen du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable. Au cours de ce forum qui se tient au siège des Nations-Unies à New York jusqu’au 15 juillet, la jeune Fatimé Zara a rappelé l’importance de ne pas oublier la question des violences faites aux enfants.
Devant de nombreuses autres jeunes de son âge, venues de part le monde et des personnalités onusiennes du développement durable, Fatimé Zara a parlé la question des jeunes victimes de viol. « Elles sont souvent apeurées, brisées et peuvent vivre avec les cicatrices et les blessures du viol sans pouvoir raconter leur histoire. Et parfois, le viol peut causer des dommages irréparables », a-t-elle révélé.
L’une des têtes pensantes de « Super Banat », un programme communautaire de leadership féminin et transformationnelle qui engage les filles et adolescentes autour des questions de santé, de genre et de violences basées sur le genre, Fatimé Zara a présenté les actions menées par les « supers banats » et leur engagement pour l’amélioration de la situation de la jeune fille tchadienne et son épanouissement. « Nous les supers banats, faisons-en sorte que les jeunes filles puissent sortir du silence. Nous luttons contre ces multiples pratiques qui freinent l’épanouissement des filles : viols, violences, mariage d’enfants, grossesses précoces, infections sexuellement transmissibles et le Vih », précise-t-elle. « Il est urgent d’agir. Seules, nous n’y parviendrons pas. Nous avons besoin de l’engagement de nos Etats, des partenaires techniques et financiers, du système des Nations Unies pour matérialiser nos droits tant à la santé qu’à l’éducation », ajoute-t-elle.
Le mot « super banat » dérivé de l’arabe tchadien « Banat » qui signifie « fille », est un programme mis en œuvre par un réseau de 130 jeunes filles tchadiennes avec le soutien du ministère de la Culture, et le soutien financier de l’Unicef au Tchad. Il réunit les adolescentes et jeunes filles âgées de 15-24ans, qui sont les « filles modèles ».
Stanyslas Asnan