Dans un communiqué de presse signé conjointement, les agences des nations unies indiquent que suite au choc sans précédent qui a frappé l’éducation, la pauvreté des apprentissages a augmenté d’un tiers dans les pays à revenu faible et intermédiaire. 70% d’enfants de 10 ans seraient incapables de comprendre un texte simple à l’écrit. Ce taux s’élevait déjà à 57 % avant la pandémie, et celle-ci n’a fait qu’aggraver la crise des apprentissages.
Selon le document, la situation est alarmante dans les régions d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique subsaharienne. Le rapport montre que, même avant la pandémie, la crise mondiale des apprentissages était plus profonde qu’on ne le pensait. Des données révèlent que la proportion mondiale moyenne d’enfants de 10 ans incapables de lire et comprendre un texte simple dans les pays à revenu faible et intermédiaire ressortait à 57 % avant la Covid, contre un taux de pauvreté des apprentissages estimé précédemment à 53 % en 2015. Il ne suffira donc pas de retrouver les niveaux d’avant la Covid-19 pour offrir des perspectives d’avenir à tous les enfants du monde. Cela nécessite un engagement soutenu à tous les niveaux de la société.
« La Covid-19 a eu des effets dévastateurs sur l’éducation à travers le monde, en entraînant une hausse spectaculaire de la pauvreté des apprentissages. Aujourd’hui, dans les pays à revenu faible et intermédiaire, 7 enfants de 10 ans sur 10 sont incapables de lire un texte simple. Les dirigeants politiques et la société doivent agir rapidement pour sauver l’avenir de cette génération en mettant en place des stratégies et des investissements en faveur de la restauration des apprentissages. La Banque mondiale est déterminée à soutenir les pays en ces temps difficiles. Ensemble, nous pouvons construire des systèmes éducatifs de meilleure qualité, plus équitables, plus efficaces et plus résilients. Nous le devons non seulement aux enfants et aux jeunes de cette génération, mais aussi à nous-mêmes, car notre avenir dépend d’eux », a déclaré Jaime Savedra, le directeur mondial pour l’Éducation à la Banque mondiale.
« Ces estimations tirent plus que jamais la sonnette d’alarme sur l’urgence de prioriser l’éducation dans les plans de relance et au-delà. Nous devons investir dans des politiques globales et porteuses de transformations qui agissent sur les multiples causes de la crise des apprentissages, mobiliser la communauté internationale et mettre en place toutes les conditions pour qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte », estime pour sa part Stefania Giannini, la sous-directrice générale pour l’Éducation à Unesco.
Pour Robert Jenkins, le directeur mondial pour l’Éducation à Unicef, faire revenir les enfants à l’école n’est que la première étape. « Si nous nous arrêtons là, nous priverons des millions d’enfants de la chance de réaliser tout leur potentiel. Nous devons nous occuper de chaque enfant, dans chaque situation. Nous devons évaluer le niveau de connaissances des élèves et les aider à maîtriser les fondamentaux, afin qu’ils puissent aller de l’avant et prendre confiance en eux (…). L’éducation des enfants ne doit pas être une nouvelle victime de la pandémie de Covid-19. »
Nguelsou Balgamma