C‘est incontestablement la photo de la semaine. Invité au salon mondial de la défense et de la sécurité, le président des Transformateurs, Succès Masra a posté des photos de lui sur ses réseaux sociaux, visitant des stands, essayant quelques fusils d’assaut. Cela a suffi pour embraser la toile, chacun y allant de son commentaire.
D’un côté, les militants et sympathisants saluant la posture de ce leader qui a pu accéder à ce cercle de Vip où on parle contrats et stratégies. De l’autre, ses pourfendeurs qui dénoncent la soif de pouvoir de ce politicien qui montre, ce faisant qu’il est prêt à faire usage de la violence pour arriver.
Pour l’observateur attentif, la photo de ce 14 juin n’est que l’illustration d’un discours régulièrement répété depuis plusieurs mois déjà. Le leader des Transformateurs qui ne cesse de dénoncer l’hégémonie des armes sur le dialogue (Ndlr : Boundoucratie selon ses termes) et la lutte pacifique rappelle depuis un certain temps que personne n’a le monopole de la violence. Et s’il était poussé à bout, il sait où trouver les armes. Là se trouve le message politique que le pouvoir doit percevoir.
Pour de nombreux observateurs et acteurs de la vie nationale, le conseil militaire de transition ne convainc pas sur sa volonté de mener la transition à terme dans de bonnes conditions. En témoigne les blocages dans les discussions avec les politico-militaires, les préparatifs du dialogue national sans inclure l’opposition aux institutions de transition et surtout le refus catégorique de modifier la charte de transition comme l’a demandé la communauté internationale, l’Union Africaine en tête.
Or à l’observation, le président du conseil militaire de transition qui semble avoir pris ses aises ne fait rien pour rassurer sur le fait qu’il n’est là que pour trente-six mois au maximum. A bientôt trois mois du premier terme, le dialogue censé mettre en place les institutions de transition reste improbable et l’échéance de sa tenue en juillet un pronostic hasardeux.
Reste au Pcmt qui a assuré plus d’une fois que sa bonne foi ne fait l’ombre d’aucun doute de poser des actes qui éloignent les germes de la guerre. Pour y arriver, il faut une transition inclusive qui mette en place des institutions capables d’organiser des élections honnêtes à la satisfaction de tous. Ruser et forcer ne sera que suicidaire et lui fera rater l’occasion d’entrer dans l’histoire comme l’homme par qui le Tchad a retrouvé le chemin de la paix et de la démocratie. Si tant est que c’est son souhait.
La Rédaction
