Un bras de fer entre le personnel et l’administration plonge l’hôpital adventiste de Beré dans la grève après un préavis de trois jours du personnel. Les employés dénoncent le licenciement abusif des deux de leurs collègues et exigent le départ de l’administrateur.
Ce matin, la porte principale de l’hôpital adventiste de Beré est bien ouverte comme à l’accoutumé mais à l’intérieur c’est une poignée de personnel qui assure le service minimum.
Tout serait parti d’un traitement de faveur accordé à une employée et pas n’importe qui : « c’est la femme de l’administrateur de l’hôpital, qui est en même temps employé»
. « Depuis presque 2 ans, elle ne passe jamais la garde. C’est ainsi que le surveillant, en voulant nous mettre tous sur la même longueur d’onde, a décidé de la programmé pour la garde comme tout le reste », précise un médecin que nous avons joint au téléphone.
Un acte qui sera qualifié d’un affront et le surveillant sera d’après la même source, suspendu. Une suspension qui suscitera une réaction instantanée de tout le corps soignant qui demandera le départ de l’administrateur. « Nous avons aussi dit à l’administrateur de quitter son poste. Nous avons résolu ce problème devant le directeur national. Mais à la surprise de tous, on licencie 2 personnes avec préavis de 2 mois, 3 autres ont eu une mise à pied de 8 jours et la femme de l’administrateur n’a eu que 3 jours de mise à pied », fustige notre interlocuteur. Et ce sont ces sanctions à géométrie variable qui seront la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Aussitôt, le personnel va se réunir le 27 mai dernier et lancera un préavis de grève de 3 jours pour exiger entre autres le départ de l’administrateur et de la comptable, la restauration du poste de ressources humaines, le rétablissement du surveillant suspendu et le traitement égal entre les employés.
Joint au téléphone, Foksouna Benjamin, l’administrateur de l’hôpital adventiste de Béré dénonce le non-respect du préavis et le malentendu. « Il y a un malentendu. Pour qu’on s’assoie pour trouver un terrain d’entente, les employés refusent de dialoguer », précise l’administrateur qui dénonce un complot. « C’est vrai qu’ils ont laissé un préavis par rapport à un mécontentement mais le préavis n’est pas respecté. Nous ne sommes pas contre leur réclamation. Ils en ont plein droit », a-t-il complété.
L’un des grands hôpitaux de la tandjile, l’hôpital adventiste de Beré est dirigé par l’église adventiste du 7ème jour. « On dirait que les lois des églises adventistes priment sur les règles, car les dîmes sont enlevées sur les salaires des employés », nous informe un autre employé.
Innocent Lagos
