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Liberté de presse : le Tchad occupe la 105ème place sur 180 en 2022

Liberté de presse : le Tchad occupe la 105ème place sur 180 en 2022 1

Reporter sans frontière (Rsf) a publié son rapport annuel sur la liberté de presse dans le monde. Sur 180 pays, le Tchad occupe la 105ème place.

En passant de la 123ème place en 2021 à la 105 en 2022, le Tchad a fait un progrès en matière de liberté de presse. Malheureusement, le rapport de Reporter sans frontière (Rsf) révèle que « les médias publics restent contrôlés par le ministère de la communication. Les organes de presse possèdent une ligne éditoriale qui leur est propre, mais les enquêtes critiquant les caciques du régime et leur entourage ne sont pas tolérées. Les journalistes à l’origine de ces articles peuvent être arrêtés arbitrairement, alors que les reporters étrangers peuvent être expulsés et les médias nationaux suspendus ».

D’après l’organisation, « la diffamation reste passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois mois ». Rsf rappelle qu’en 2020, plus d’une douzaine de journaux ont été suspendus en application de la nouvelle loi sur la presse, qui exige un niveau de qualification minimum pour pouvoir diriger une rédaction. Une volonté apparente, poursuit le rapport, de professionnaliser le secteur qui menace en réalité de nombreux titres indépendants de disparition. « Les médias privés travaillent dans la précarité : l’impression des journaux est très coûteuse et le marché publicitaire restreint, ce qui conduit certains titres à imprimer à perte. Bien que l’État soit supposé verser une subvention annuelle à la presse, les journaux n’ont rien reçu depuis quelques années, exception faite à la veille de l’élection présidentielle d’avril 2021 », informe le rapport.

Rsf révèle aussi que depuis la transition à la suite de la mort du président Idriss Déby Itno, « qui a dirigé son pays d’une main de fer pendant 30 ans », les journalistes et médias sont invités à éviter de diffuser des propos haineux et à privilégier les propos appelant à la paix. Il s’agit d’une « censure qui ne dit pas son nom ».

L’organisation de prévenir que la présence de Boko Haram et l’État islamique sur le territoire constitue « un facteur d’insécurité pour les journalistes ». Il rappelle la mort d’un caméraman de la télévision nationale ayant sauté sur une mine en 2019. « En février 2022, le reporter d’une radio communautaire a été tué par balles au cours d’une attaque dans le sud du pays. Les professionnels subissent également la violence des forces de l’ordre lors de la couverture des manifestations contre le gouvernement et sont victimes de la répression menée par les autorités en ligne », note le rapport.

Stanyslas Asnan