Dans le village de kirfi, province du Kanem, un centre d’alphabétisation, forme une cinquantaine de femmes à l’apprentissage de la lecture, l’écriture et l’arithmétique.
Situé à 71 kilomètres à l’ouest de Mao, Kirfi n’a aucune structure scolaire et c’est dans cette optique que l’Union Européenne a créé un centre d’alphabétisation pour former uniquement les femmes. Constitués de deux groupements féminins issus des villages Kirfi et le Karéga, le centre dispense les cours 4 fois par semaine, sous la conduite d’un moniteur.
Kouri Abba, apprenante du centre se dit très satisfaite de sa formation. « C’est avec la permission de mon mari que je me suis inscrite au centre. Je me forme pour deux raison. Premièrement, pour savoir lire et écrire et deuxièmement, pour devenir la secrétaire des groupements féminin de notre village parce que nous n’avons pas une secrétaire », explique -t-elle.
Pour Harmata Idriss la trentaine, grâce à ce centre d’alphabétisation, elle a appris beaucoup des nouvelles choses qu’elle compte plus tard transmettre à ses enfants. « Ce centre est très important pour notre village. Par le passé, je ne savais ni lire ni écrire. Aujourd’hui, je me débrouille très bien et je compte transmettre tout ce que j’ai appris plus tard à mes enfants, car en dehors de l’école coranique, il n’y’a pas d’écoles », témoigne-t-elle.
Moniteur du centre d’alphabétisation depuis sa création le 11 janvier dernier dans le cadre le projet de Renforcement de la résilience et de la cohésion Social dans les Zones frontalières du Niger et du Tchad (Recosoc), Abakar Mbodou Hassan, âgé de 27 ans, a choisi après l’obtention de son baccalauréat de rester pour servir son village. « Après le bas, j’ai suivi plusieurs formations en techniques de la démarche pédagogique d’alphabétisation, je n’ai pas de difficultés à enseigner aujourd’hui. Les matières que nous enseignons sont la lecture, l’écriture et l’arithmétique. Nos apprenantes retiennent très vite les leçons », explique-t-il.
Ce sont des femmes dont l’âge varie entre 18 et 35 ans qui se font former dans ce centre. Le véritable problème, c’est le manque de salles. Les apprenantes sont de plus en plus nombreuses. « Nous demandons aux partenaires de nous construire d’autres salles ou de salle de classe plus grande. Nous avons 50 femmes dans un seul centre et cela rend le travail encombrant. Comme nous avons fini avec la première phase, nous demandons aussi à nos partenaires de lancer la deuxième phase des cours », ajoute-t-il.
Le chef du village de Kirfi, Mahamat Brahim Adi a pour sa part exprimé sa fierté et sa joie d’accueillir ce projet dans son village. « A travers ce centre, mon village est connu et les femmes bénéficient de la formation », se réjouit Mahamat Brahim Adi. Celui-ci projette mettre sur pied une équipe pour piloter le centre d’alphabétisation après la fin du projet.
Ayati Nathan