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« Nous venons d’apurer quelques financements pour étendre nos interventions (…) dans la bande sahélienne » : Tatangang N. Henri Noël

« Nous venons d’apurer quelques financements pour étendre nos interventions (…) dans la bande sahélienne » : Tatangang N. Henri Noël 1

Dans le Kanem, l’organisation non gouvernementale Action Contre la Faim (Acf) intervient dans le domaine de sécurité nutritionnelle. De plus en plus des bénéficiaires du projet Confluences multiplient des appels pour l’extension des sites maraichères avec des systèmes solaires se multiplient. Aussi, des inquiétudes vont crescendo après la fin du projet sur l’Unité nutritionnelle thérapeutique. Dans cette interview, le Directeur Pays de Action Contre la Faim Tatangang N. Henri Noël a rassuré le prolongement de l’Unité nutritionnelle thérapeutique (Unt) d’un an et la poursuite des interventions de l’organisation dans la province et même au-delà.

1- Parlez-nous de vos interventions dans le Kanem.

Nous sommes au Tchad depuis environ 40 ans aujourd’hui. C’est la première province dans laquelle nous sommes installés. Nous avons mené plusieurs actions dans les départements différents mais je sais que les besoins persistent et sont immenses. Nous allons continuer notre intervention dans la zone. Nous avons certains projets qui ont des cycles à durée déterminée donc quand ils s’achèvent nous sommes contraints d’organiser une stratégie de sortie pour permettre aux autorités de pouvoir assurer une pérennisation de nos réalisations d’une certaine durabilité. Nous nous engageons à nouveau avec des nouveaux projets si le financement le permet. Voilà pourquoi nous avons des séquences mais nous ne quittons pas la province. Nous allons peut-être avoir des projets qui s’achèvent et d’autres qui commencent et si les besoins persistent, nous trouverons des moyens pour pouvoir reprendre les activités. Ce sont des nouveaux besoins donc nous allons nous organiser pour chercher des nouveaux financements.

2- Beaucoup des bénéficiaires du projet Confluences dans le Kanem plaident pour l’extension des sites aménagés pour mieux lutter contre l’insécurité alimentaire. Quelles sont les stratégies de Acf ?

Sur l’étendue du territoire, nous avons une quarantaine de sites maraichères que nous avons aménagés avec des systèmes solaires pour permettre de renforcer l’alimentation et lutter contre la sous-nutrition des enfants de moins de cinq ans. Mais cela n’empêche pas que nous allions avoir plus de sites. Nous venons d’apurer quelques financements pour étendre nos interventions sur d’autres oaddis aménagés dans la bande sahélienne et d’autres sites aménagés dans le sud du pays. Donc nos interventions vont continuer. Nous avons vu que nos interventions jouent contre l’insécurité alimentaire. Nous avons des nouveaux projets donc ces sites vont être développés dans les prochaines semaines.

3- Qu’en est-il de l’Unité nutritionnelle thérapeutique dont l’éventuelle fin provoque des inquiétudes dans la localité ?

Nous avons une bonne nouvelle. C’est que nous avons obtenu un financement pour pouvoir continuer encore d’un an pour cette unité nutritionnelle thérapeutique (Unt). Et ça sera une transition d’assurer une sortie. Cette année supplémentaire permettra aux autorités de faire le nécessaire. Nous appuyons du personnel additionnel en collaboration avec le ministère de la santé et l’idée est de faire un plaidoyer auprès des autorité pour intégrer ce personnel et maintenir ce même niveau de prise en charge. Ce n’est pas un projet complètement fini parce que nous avons réussi à obtenir un an de plus avec ceux qui nous financent.

4 Des inquiétudes face aux infrastructures socio-économiques de bas dans le Kanem. Quelle est mission de Acf ?

Action Contre la Faim a pour mission d’avoir un monde sans faim mais pour y arriver, nous avons donc une stratégie et une politique de sécurité nutritionnelle qui est une composante multisectorielle qui prend en compte l’accès à l’eau potable, le renforcement de la production pour l’alimentation saine et la prise en charge des cas de malnutrition aiguë s’il s’avère qu’il y a des cas de malnutrition. C’est une approche un peu holistique de cette manière et je peux même ajouter qu’il y a un volet psycho-social qu’on peut prendre en charge s’il y a des cas traumatisés suite à ces difficulté d’accéder à la nutrition et autres. C’est une approche de sécurité nutritionnelle holistique, tous les autres secteurs sont des secteurs qui peuvent accompagner ce processus. C’est une bonne approche d’être très bon dans ton domaine d’intervention et pousser les autres à accompagner sur leur domaine que d’être dispersé sur tous les secteurs de besoin et ne pas faire bien son travail. ACF ne va pas aujourd’hui se dérouter de sa mission de lutter contre la faim mais va essayer beaucoup plus de pousser les autres acteurs pour des activités parallèles. Je crois qu’aujourd’hui, nous avons d’autres acteurs d’éducation qui se positionnent à nos côtés. Le volet éducation que nous pouvons prendre en compte dans nos interventions, c’est le volet de cantines scolaires. S’il y a des difficultés dans ce domaine, on peut s’associer avec d’autres partenaires et promouvoir cela pour permettre à ce que l’enfant pendant son éducation ait des conditions réunies.

-5 Votre dernier mot

Nous allons chercher à faire plus. L‘année dernière, nous avons travaillé dans 4 provinces et avions pu mobiliser environs 12 millions d’euros pour nos interventions. Cette année, selon nos perspectives, nous tendons vers 18 millions d’euros et notre idée est que ce financement qui a pris plus de volume nous permette de faire plus. Nous travaillons étroitement avec des partenaires sur le terrain et nous avons également une bonne équipe interne donc tous ensemble nous allons unir nos efforts pour promouvoir nos actions et finir par avoir un monde sans faim. C’est un objectif très ambitieux mais nous allons mettre nos contributions et souhaiter qu’elles aient l’impact qu’il faut pour que la tendance tourne.

Propos recueillis par Stanyslas Asnan